Accidents du travail, maladies professionnelles : en Rhône-Alpes, la Sécu mise sur la prévention

Publié le 29/03/2017
ACCIDENT TRAVAIL

ACCIDENT TRAVAIL
Crédit photo : S. Toubon

En Rhône-Alpes, les accidents du travail sont en baisse depuis 2013. La caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) Rhône-Alpes et le service médical de la région mènent avec succès des actions ciblées pour sensibiliser les entreprises à l'importance de la prévention.

« Il faut que les entreprises prennent conscience que la santé au travail et la réduction des risques est un facteur de performance économique pour elles », résume Yves Corvaisier, directeur général de la Carsat Rhône-Alpes. La Carsat Rhône-Alpes cible les secteurs les plus exposés : BTP, services à la personne, distribution, transport, logistique, industries agroalimentaires...

En 2015, 72 197 accidents ayant entraîné un arrêt de travail ont été recensés en Rhône-Alpes et 469 millions d'euros ont été supportés par les entreprises, ce qui représente 5 285 276 journées de travail perdues.

« C'est l'équivalent d'une usine de 21 355 salariés à temps plein pendant un an », souligne Jérôme Chardeyron, directeur de la prévention des risques professionnels et de la santé au travail de la Carsat Rhône-Alpes. Si on y ajoute les maladies professionnelles (4 943 dans la région en 2015), on obtient l'équivalent d'une usine de  26 000 salariés à l'arrêt toute une année ! Environ 90 % des maladies professionnelle reconnues sont des troubles musculo-squelettiques. Les lombalgies représentent 30 % des arrêts de travail de plus de six mois.

Au bout de six mois d'arrêt, le risque de ne jamais reprendre

Pour le Dr Glenn Limido, directeur du service médical Rhône-Alpes, « la prévention commence dès que l'on a connaissance d'un problème, en lien avec le médecin traitant, le médecin du travail. Il faut savoir qu'au bout de six mois d'arrêt, une personne sur deux ne reprendra pas. Cette désinsertion professionnelle représente le tiers des personnes que l'on suit pour maladie professionnelle. Nous devons les aider à retrouver un travail dans l'entreprise mais la difficulté, c'est que de nombreux acteurs sont concernés. Notre rôle est aussi d'aider les personnes à s'y retrouver dans le maquis des aides ».

En 2016, 56 000 personnes ont été accompagnées par le service médical, dont 11 000 dans la réinsertion professionnelle. « Les entreprises doivent comprendre que la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelle est beaucoup plus coûteuse pour elles que la prévention en amont. Un euro investi en prévention ramène 2,2 à 2,30 euros en matière de rentabilité », assure Yves Corvaisier.

De notre correspondante Anne-Gaëlle Moulun

Source : lequotidiendumedecin.fr