D ESTINE à répondre aux préoccupations très pratiques des jeunes médecins et des infirmières, le sixième film d'une série née d'un partenariat exemplaire entre Aventis et l'institut Maurice-Rapin lancé en 1994, a été présenté dans le cadre du 29e Congrès de réanimation de langue française à Paris.
Intitulé « Prévention des accidents d'exposition au sang », ce court métrage, auquel ont participé différents partenaires médicaux, appréhende avec réalisme tous les aspects des risques liés aux contacts avec le sang dans la pratique quotidienne des médecins, infirmières, etc., et les solutions pour les prévenir. Tourné avec des équipes de cinéma bien rodées et des experts médicaux, ce film, souligne l'un de ses auteurs, est « naïf dans sa conception, mais solide pour un public averti ».
Trois virus
Les piqûres avec des objets souillés ainsi que les projections oculaires sont les incidents de travail les plus courants exposant les personnels de santé à un risque de contamination par le sang, précise dans une première partie le Dr D. Abiteboul (hôpital Bichat, Paris).
Trois virus sont principalement en cause : le virus de l'hépatite B (VHB), le plus contaminant, avec un risque de contamination avoisinant les 30 % à 40% chez la personne non vaccinée après exposition percutanée ; le VIH, avec un risque de contamination 100 fois inférieur à celui du VHB ; et le virus de l'hépatite C (VHC), préoccupant en raison de la fréquence de passage à la chronicité de l'hépatite C et du nombre de personnes infectées en France. Ces trois virus peuvent non seulement entraîner une contamination professionnelle, mais aussi être transmis au patient si le soignant est lui-même infecté et réalise des procédures invasives.
La suite du film montre six situations à risque en pratique hospitalière, avec le Dr J.-M. Deschamps, réanimateur à Niort : pose d'un cathéter sous clavier, prélèvement artériel pour gaz du sang, hémoculture, prélèvement veineux, pose de perfusion, prélèvement capillaire. Chaque situation est bien analysée et des précisions sont données sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire.
Matériel protégé et formation
Le Dr Elizabeth Bouvet, de l'hôpital Bichat, à Paris, expose ensuite les différentes procédures à mettre en uvre en cas d'accident en insistant particulièrement sur celles à adopter en cas de risque de contamination par le VIH.
Enfin, un cadre hygiéniste, M.-J. Kosmann (Pitié-Salpêtrière, Paris), aborde les mesures à prendre pour éviter la survenue des accidents d'exposition au sang, de l'utilisation d'un matériel protégé à la mise en place d'une politique d'établissement, en passant par la formation et l'information du personnel, l'approvisionnement sans rupture, l'organisation rigoureuse du travail et l'évaluation périodique de celui-ci.
En conclusion, le Dr E. Bouvet met l'accent sur l'importance du CLIN (Comité de lutte contre les infections nocosomiales), du CHSCT (Comité d'hygiène et de sécurité et des conditions de travail) de chaque établissement et de leur collaboration. Elle insiste sur la surveillance de l'impact, de l'efficacité des mesures préventives prises par les établissements à travers des enquêtes régulières.
Ce film remarquable est distribué sous forme de cassettes vidéo par la visite médicale hospitalière d'Aventis. On peut également se le procurer en écrivant au laboratoire*. Il devrait être utilisé lors de réunions de formation pour les jeunes médecins, d'équipes hospitalières... Les écoles d'infirmières sont elles aussi très demandeuses de ce moyen d'offrir une formation réaliste à leurs élèves, de permettre des échanges et des discussions.
* Caroline Atlani, Laboratoire Aventis, 46, quai de la Rapée, 75601 Paris, Cedex 12. Tél. 01.55.71.05.89.
Les actions de l'institut Maurice Rapin
L'institut Maurice Rapin* a été créé en 1987 à l'initiative des élèves et amis de Maurice Rapin, directeur du comité d'éthique médicale de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris dans les années quatre-vingt. Ses objectifs sont essentiellement la promotion de l'éthique médicale, la diffusion des connaissances scientifiques, la formation des jeunes médecins au travers d'actions thématiques « situées au carrefour de la pathologie infectieuse et de disciplines proches ». Parmi les principales actions thématiques, on peut citer la réalisation de cassettes vidéo, la Journée d'éthique médicale Maurice Rapin, les colloques Maurice Rapin, la journée d'hygiène hospitalière créée avec l'aide des Laboratoires Aventis.
* 26, rue Hermel, 75018 Paris.
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