Accès aux médicaments : le front de l'OMS et de l'OMC

Publié le 20/03/2001
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A l'initiative de l'OMS et de l'OMC, une cinquantaine d'experts, issus de pays industrialisés et de pays en développement et travaillant au sein de laboratoires auprès de fabricants de génériques, de gouvernements ou d'organisations non gouvernementales (ONG), doivent se retrouver à Hosbjor, près d'Oslo, du 8 au 11 avril prochain, afin d'étudier les moyens d'améliorer l'accès des pays pauvres aux médicaments essentiels.

Selon un communiqué commun aux secrétariats des deux organismes, les participants tenteront de déterminer « comment répondre aux besoins de la santé publique dans le respect des règles commerciales de l'OMC et des droits de propriété intellectuelle ». Les experts examineront tout l'éventail des obstacles auxquels se heurtent les pays en développement qui veulent obtenir des médicaments essentiels, qu'ils soient protégés par des brevets ou génériques. Prix différentiels et financement des médicaments seront au centre des questions débattues. Les experts étudieront ainsi les mécanismes de prix différenciés suivant les pays et la façon de prévenir le retour, dans les pays riches, de médicaments vendus à un prix inférieur dans les pays pauvres. Ils s'attacheront, par ailleurs, à définir le montant des besoins pour l'achat de médicaments essentiels auprès de sources nationales et internationales et à trouver les moyens de mobiliser ces fonds.
Selon une clause des accords ADPIC (aspects des droits sur la propriété intellectuelle qui touchent au commerce), un gouvernement peut, en cas d'urgence nationale de santé, produire des médicaments génériques ou en importer sans l'autorisation du détenteur du brevet. Or, trente-neuf grands laboratoires, on le sait, viennent d'entamer un procès contre le gouvernement sud-africain, auteur d'une loi favorisant l'accès aux médicaments génériques à bas prix. Les Etats-Unis ont, par ailleurs, porté plainte contre le Brésil, devant l'OMC, pour sa législation sur les médicaments (« le Quotidien » du 6 février).
Le Parlement européen a appelé les 39 laboratoires pharmaceutiques à abandonner leur action. Une initiative dont « se félicite » Médecins sans frontières (MSF).
De son côté, la directrice générale de l'OMS, Gro Harlem Brundtland, s'est dite « encouragée », après les annonces de groupes pharmaceutiques de baisser le prix de leurs médicaments pour les thérapies contre le SIDA en Afrique.

Anne-Marie GAUDIN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6881