L’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) a fait du bien-être de l’étudiant en santé sa grande cause de l’année 2018. L’environnement de la formation est l'un des piliers devant permettre d’atteindre ce « bien-être ». Il y a quelque temps, l’association a lancé une grande consultation pour recueillir les pistes des carabins pour réformer le statut de l’étudiant hospitalier. Propositions dont elle livre aujourd’hui une synthèse.
Beaucoup d’étudiants se plaignent d’une « charge importante de tâches non médicales ». L’Anemf demande donc des formations à l’encadrement en stage obligatoires pour tous les hospitalo-universitaires et la définition de missions adaptées dans les maquettes des stages. Elle souhaite une remise en question des terrains de stage pour lesquels les évaluations des étudiants montreraient une inadéquation entre les missions inscrites sur le papier et celles réalisées par le stagiaire.
L’association alerte également sur la qualité pédagogique des stages. Elle veut que les évaluations de stage soient reconnues par tous les UFR et les CHU et qu'elles soient aussi évoquées lors des commissions médicales d’établissement. L'Anemf réclame la mise en place dans toutes les facultés d’une commission "stage et garde", censée être déjà obligatoire depuis 2013.
Trop de stages en 2e cycle ?
Si le respect du temps de travail est un problème pour les internes il l’est aussi pour les étudiants du 2e cycle, surtout compte tenu des exigences de leur formation en parallèle. Impossibilité de poser ses 30 jours de congé, non-respect des 48 heures hebdomadaires, nombre de stages qui leur impose de continuer les stages après les ECNI, les griefs sont nombreux. L’Anemf propose donc d’ouvrir une concertation sur le temps de travail des étudiants hospitaliers et d’informer les étudiants sur les recours dont ils disposent en cas de situation abusive. Elle suggère également la révision des 36 mois de stage obligatoires, « incompatibles avec l’organisation de l’entrée dans le troisième cycle ».
Concernant les gardes, l’association a recensé de nombreuses irrégularités : plusieurs établissements ne paient pas en temps et en heure les étudiants pour celles-ci ou ne les rémunèrent même pas, le repos de sécurité n’est toujours pas respecté dans un terrain de stage sur dix et la chambre de garde et le repas chaud qui doit être fourni sont inexistants. L’Anemf réclame donc une clarification sur la question financière et une sanction pour les CHU contrevenants, une chambre de garde pour tous les étudiants et le respect du repos de sécurité.
Même rémunération que les autres stagiaires
Enfin la précarisation des étudiants hospitaliers est soulignée comme un vrai problème. Entre la première et la troisième année du deuxième cycle la rémunération des étudiants varie entre 1,28 euro brut de l’heure et 2,76 euros. Le rythme des études de médecine permet aussi difficilement aux carabins d’avoir un job étudiant à côté ou même un job d’été à cause des stages. L’Anemf demande donc l’alignement de la rémunération des étudiants hospitaliers sur celle des stagiaires de l’enseignement supérieur, l’accès à la prime d’activité et la continuité des bourses pendant l’été. Lorsque les stages sont sur des terrains éloignés, ils peuvent également représenter une dépense importante pour les futurs médecins, une revalorisation de l’indemnité de déplacement de 130 euros est donc nécessaire selon l’association. Une amélioration passe aussi par une mobilisation des collectivités territoriales pour proposer des aides au déplacement et au logement ainsi que par l’extension aux externes de l’aide à l’hébergement de 200 euros prévue pour les internes dans le cadre du plan d’accès aux soins.
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