Dans les années soixante-dix, le marketing n’avait pas encore imposé ses règles à toute l’industrie cinématographique. Un ancien critique de la grande époque des Cahiers du cinéma, Jacques Rivette, bénéficiait encore de financements pour réaliser une œuvre hors-normes, Out 1.
Le film, sans scénario, en grande partie improvisé et d’une durée de 13 heures est unique. Sa liberté de ton étonne toujours. Entre théâtre et cinéma, l’histoire n’a bien sûr aucune importance. Mais cette conspiration au cœur de Paris inspirée de l’Histoire des treize de Balzac trouve aujourd’hui un écho inattendu. Surtout, ce film nous donne à voir une époque où les individus expérimentent pour le simple plaisir d’essayer sans se préoccuper toujours du résultat, comme l’illustrent ces deux troupes de comédiens qui s’efforcent de monter un spectacle. La réussite n’était pas exclue. Simplement, elle n’était simplement pas le seul critère du bonheur. Vivre ensemble constituait alors le programme principal. Ce temps distendu, étiré, fantasque, à l’image du film témoigne de cette époque où selon le slogan du chanteur et producteur Pierre Barouh « il y a des années où l’on a envie de ne rien faire ». Faut-il parler de paradis perdu ? Sûrement pas. Le Paris du film est triste, sans couleur. Simplement, l’époque avait encore des rêves… juste avant la désillusion.
Out 1, un film de Jacques Rivette, avec Jean-Pierre Léaud, Bulle Ogier, Bernadette Lafont, Juliet Berto, Michael Lonsdale. Carlotta. Un film en huit épisodes avec un excellent documentaire sur le film. Carlotta éditions.
Voir bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=n_uy9YbVK8Y
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