IL N’Y A PAS de candidat sur mesure. Il ne peut y en avoir quand une quarantaine de millions de Français, socialement, sociologiquement et idéologiquement différents, sont appelés aux urnes. Il ne peut y avoir que celui dont les thèses ou l’action politique se rapprochent le plus de ce que à quoi vous croyez. On s’accorde à dire que certains candidats, et plus particulièrement Jean-Luc Mélenchon, ont apporté un peu de piment au plat plutôt fade du débat. Fade parce que l’enjeu économique et social, qui est énorme, passe un peu au-dessus de l’électeur qui est bien rarement un technocrate. On s’est épuisé à compter des milliards quand beaucoup de votants n’ont pas 1 000 euros en compte-courant ; on n’a pas été éclairé par des experts qui, pendant des mois, nous ont expliqué qu’un grand État comme la France ne pouvait pas faire faillite pour changer d’avis dans la foulée ; on ne se sent pas nécessairement concerné par une bourrasque à laquelle on ne croit pas (à tort) avoir contribué ; on exige de ceux qui souhaitent nous gouverner qu’ils nous donnent un espoir quand le malheur vient d’ailleurs, des banques américaines, puis de la Grèce ou de l’Espagne ; et comme, cahin-caha, chacun d’entre nous poursuit malgré tout son bonhomme de chemin, nous ne croyons pas toujours que le pire est sûr.
L’exercice de la liberté.
Ce n’est pas tomber dans le sentimentalisme que rappeler ici que ce que nous avons de plus cher, ce ne sont pas des milliers de milliards, mais la liberté. La liberté de s’exprimer, celle d’attaquer violemment tous les pouvoirs en place, celle de tourner en dérision un président, fût-ce en portant atteinte à l’institution qu’iol représente, celle de ne rien laisser passer des travers des candidats ou des erreurs qu’ils commettent, de leur ridicule ou de leurs excès démagogiques. Nous sommes libres dans une monde qui a certes fait des progrès mais où de nombreux régimes, de la Chine à la Syrie, continuent à manipuler les foules ou à les massacrer. Nous sommes libres de dire, d’écrire, de penser, et de voter. Nous ne pouvons pas bénéficier de la liberté si nous ne l’exerçons pas à un moment crucial, celui de déposer notre suffrage dans l’urne et d’accomplir cet acte civique quatre fois cette année. Nous n’avons pas vraiment le droit, encore qu’ici personne ne soit puni pour abstention, de tirer tous les avantages du système démocratique (quelles que soient, par ailleurs, ses contradictions ou ses insuffisances) et ne pas participer à la désignation de ceux qui vont nous diriger.
VOTEZ POUR LE CANDIDAT QUI VOUS SEMBLE LE PLUS PROCHE DE VOS IDÉES
Il n’est pas inutile de le répéter quand les enquêtes d’opinion annoncent des taux d’abstention records. On peut toujours croire que l’abstentionnisme ne change rien à l’affaire et qu’y sont distribués des choix identiques à ceux qui figureront dans le vote exprimé. Ce n’est pas sûr. L’abstentionnisme ne relève pas seulement de la paresse, il traduit très souvent une forme de protestation. Et comme la campagne a été décevante, elle aura encouragé beaucoup d’électeurs à ne pas se rendre aux urnes. Pourtant, quand sévit une crise profonde dont ne connaissons pas l’issue, quand une ombre commence à s’étendre sur l’avenir de la société française, n’est-ce pas le moment où, plus que jamais, il faut au moins s’engager par le vote, sinon d’une autre manière ? Qui peut, le mieux, redresser la nation ? Quelle candidat a les idées, l’énergie, le savoir politique, la capacité de rassemblement populaire, le sens commun qui favoriseront ce redressement ? C’est, en fait, la question que tout électeur doit se poser, sans trop, peut-être, écouter les sirènes idéologiques, sans céder à la démagogie, sans tomber dans la contradiction d’un changement qui ne résulterait pas d’une profonde réforme. Toute abstention est regrettable, tout suffrage est respectable.
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