La loi du 29 décembre 2011 sur le renforcement de la sécurité du médicament encadre davantage les campagnes publicitaires non institutionnelles auprès du grand public pour les vaccins soumis à prescription médicale ou remboursables. Ces réclames ne peuvent être autorisées qu’à condition notamment de figurer sur « une liste de vaccins établie pour des motifs de santé publique par arrêté chargé de la santé pris après avis du Haut Conseil de la santé publique ». Or, dans un avis publié mardi, le HCSP « ne propose pas à ce jour de liste de vaccins qui pourraient faire l’objet de campagnes publicitaires non institutionnelles ». En d’autres termes, quel que soit le support – Internet, TV, radio, affichage, presse – les campagnes grand public pour des vaccins sont suspendues sine die. À moins, d’un infléchissement du Haut Conseil qui apparaît en l’état peu probable.
Une opposition de longue date
En effet, dans un précédent avis en date du 17 octobre 2008, le HCSP déplorait déjà « que les firmes productrices de vaccin soient autorisées à faire des publicités télévisuelles et radiodiffusées pour le grand public ». Puis dans un courrier adressé le 31 janvier 2011 au directeur général de la santé, il réitérait « sa réticence à ce que les firmes commercialisant des vaccins soient autorisées à diffuser des publicités pour le grand public, télévisuelles ou radiodiffusées, ainsi que des publicités imprimées ». Ce veto du HCSP est donc tout sauf une surprise. Dans son dernier avis, le Haut Conseil « s’interroge sur l’impact qu’ont pu avoir les campagnes publicitaires sur ces vaccins », d’autant plus qu’aucune étude scientifique à ce sujet n’a à ce jour été publiée dans la littérature internationale.
Mauvaise image
À ce stade, « des données concordantes provenant de France et de pays étrangers confirment que l’image renvoyée par l’industrie pharmaceutique n’est pas bonne, aussi bien dans le grand public que chez les médecins et confortent dans l’idée que des campagnes publicitaires sur les vaccins pourraient en définitive avoir un effet négatif vis-à-vis de l’adhésion à la vaccination », souligne le HCSP. À défaut de campagne de publicitaire grand public, le Haut Conseil « propose de contribuer à la mise en place de procédures permettant des actions de communication indépendante des firmes ». Toutefois, « celles-ci nécessiteraient la consultation d’un panel de personnes représentant les différents acteurs de la vaccination, incluant les associations d’usagers et les professionnels, ceci en fonction de critères définis par le HCSP ».
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