Quelque peu pressée par le président de la République et le ministre de la Santé, la Haute Autorité de santé (HAS) publie ce 24 août son avis sur les populations éligibles à une dose de rappel de vaccin contre le Covid-19.
Alors que la France traverse une quatrième vague de l'épidémie, la HAS préconise une dose de rappel chez les personnes de 65 ans et plus, et celles à risque de formes graves de Covid. Et ceci, dès le début de la campagne de vaccination antigrippale prévue fin octobre.
L'agence sanitaire avait été saisie mi-août par le ministère de la Santé pour se prononcer sur l'opportunité d'une campagne de rappel élargie à l'automne. Dès le 12 août, le ministère de la Santé avait déjà tranché en faveur d'un rappel dès la mi-septembre, pour les résidents des EHPAD et des unités de soins de longue durée, ainsi que pour les plus de 80 ans vivant à domicile, les personnes à très haut risque de formes graves de Covid et les immunodéprimés.
Uniquement du vaccin à ARNm
Dans ce nouvel avis, la HAS propose une dose de rappel avec un vaccin à ARNm pour les personnes de 65 ans et plus, ainsi que pour les personnes présentant des comorbidités augmentant le risque de formes graves de Covid-19. Cette dose de rappel doit être administrée après un délai d'au moins 6 mois suivant la primovaccination complète. Elle appuie cette recommandation − qui suit un précédent avis du 16 juillet − sur des récentes études, qui « suggèrent une réduction de l'efficacité de tous les vaccins, en particulier contre le variant Delta, notamment sur l'infection et les formes symptomatiques ». Une légère baisse d'efficacité sur les formes graves est aussi observée. Mais la HAS tempère, affirmant que cette diminution de l'efficacité mise en évidence dans les études observationnelles doit être confirmée par d'autres études.
Par ailleurs, elle maintient sa précédente recommandation de ne pas vacciner pour le moment, la population générale. « Toutefois, l'administration d'une dose de rappel deviendra probablement nécessaire au cours des mois qui viennent, sans qu'il soit encore possible à ce stade de se prononcer précisément, ni sur la population cible ni sur le calendrier », précise-t-elle.
Coupler vaccins contre la grippe et le Covid
Afin de simplifier le parcours vaccinal, la HAS suggère d'administrer le rappel contre le Covid en même temps que le vaccin contre la grippe saisonnière − sous réserve d'absence d'interférence immune significative entre les deux types de vaccins dans les études en cours. Et de souligner que la majeure partie des publics prioritaires de la vaccination antigrippale présente également des risques de formes graves de Covid-19.
Cela suppose toutefois que l'Agence européenne du médicament (EMA) donne son feu vert à l'introduction de l'administration d'une dose de rappel, dans les autorisations de mise sur le marché conditionnelles des vaccins disponibles.
Vaccin Janssen : un rappel 4 semaines après la primovaccination
La HAS précise que les personnes primovaccinées avec le vaccin Janssen devraient se voir proposer une dose de rappel avec un vaccin à ARNm (Comirnaty de Pfizer ou Spikevax de Moderna) à partir de 4 semaines après la première injection. « Les données disponibles ne permettent pas de confirmer l'efficacité à long terme du schéma de vaccination à une dose du vaccin Janssen contre le variant Delta », lit-on.
Par ailleurs, si elle préconise d'administrer pour le rappel un vaccin à ARNm, elle ne hiérarchise pas entre Comirnaty et Spikevax, les deux « étant tous les deux très efficaces contre les formes graves de Covid-19, y compris celles liées au variant Delta ».
Enfin, la HAS réaffirme la priorité d'augmenter la couverture vaccinale, en particulier dans la classe d'âge des plus de 80 ans pour laquelle la couverture vaccinale complète reste insuffisante (79,9 %), et de maintenir les gestes barrières, même lorsqu'on est vacciné. « Une meilleure couverture vaccinale est nécessaire au niveau mondial pour endiguer la pandémie », insiste-t-elle.
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