S’IL EST LOGIQUE que ses rivaux se soient efforcés, la semaine dernière, de ne faire au chef de l’État, aucune concession, fût-ce au détriment de la bonne foi, ils n’étaient pas en mesure, pendant que Merah était assiégé par les forces de sécurité, d’empêcher M. Sarkozy de jouer son rôle de président. Pendant au moins quatre jours, du 19 au 22 mars, ils étaient contraints de répondre au vœu profond d’une nation choquée, qui exigeait un rassemblement des forces démocratiques. Le chef de l’État a su, pour une fois qui n’est pas coutume, éviter les pièges vers lesquels il lui arrive si souvent de se laisser entraîner. Il n’a pas fait de la sécurité le vecteur d’une quelconque forme d’intolérance ; il a associé juifs et musulmans à son effort de réunion de toutes les composantes de la société face à une tragédie d’ampleur nationale ; il a rappelé que les crimes commis par un fondamentaliste visaient aussi des musulmans ; il a réagi au danger avec sa détermination habituelle ; on discutera à l’envi du siège de Mohamed Merah, on ne négligera pas que le tueur a été mis hors d’état de nuire sans qu’un policier y perdît la vie. M. Sarkozy a été président jusqu’au bout des ongles, laissant entendre habilement que les Français, au fond, étaient bien contents d’avoir en l’occurrence, un magistrat suprême qui décide, qui tranche et qui agit vite et fort.
L’écart se resserre.
Les premières enquêtes d’opinion réalisées pendant le siège du domicile de Merah indiquent, pour l’un, que M. Sarkozy arrive en tête au premier tour, pour l’autre que M. Hollande le coiffe au poteau (selon BVA, le président candidat gagne 2 points, à 28 % et M. Hollande en perd 2, à 29,5 %). Au second tour, François Hollande l’emporte, comme dans les sondages précédents, mais le résultat est de 56/44, donc avec un écart qui se resserre quelque peu. On disait, dans les coulisses, que M. Sarkozy ne gagnerait qu’à l’occasion d’une crise grave. Ce ne fut ni une guerre avec l’Iran ni une rechute de la finance, mais ce drame atroce au cours duquel trois enfants et un adulte furent exécutés par l’un des terroristes les plus violents et les plus insensibles de l’histoire. Le président sortant ne saurait nourrir l’illusion qu’il peut encore bénéficier d’un désastre avant la fin de la campagne électorale. On le créditera du souhait qu’il ne doive pas son éventuel succès à de nouveaux malheurs publics. Il peut seulement se dire qu’il a réduit de moitié en un mois l’écart qui le sépare de M. Hollande. Et qu’il a moins d’un mois non seulement pour que les courbes se croisent au premier tour mais pour que, par extraordinaire, il gagne au second.
LA PERCÉE DE MÉLENCHON ÉCLAIRICIT L’HORIZON POUR SARKOZY
Terrorisme ou pas, les qualités, reconnues ou niées, de M. Sarkozy, n’ont rien à voir avec l’effritement relatif de François Hollande qui perd des suffrages au profit de Jean-Luc Mélenchon, lequel est crédité de 14 % des intentions de vote par un sondage BVA de jeudi dernier, soit +5 par rapport à la même enquête du même institut. Et devient, du coup, le troisième homme de la campagne. M. Mélenchon est en droit de s’enorgueillir de son succès car il affaiblit M. Hollande, laisse Marine Le Pen à 13 %, (ce qui explique la frénésie antisarkozyste de la candidate du FN dans l’affaire Merah) et François Bayrou à 12 % (le candidat du MoDem n’a pas la puissance oratoire de M. Mélenchon). Ce qui se confirme principalement dans ces enquêtes d’opinion, c’est que la percée de M. Mélenchon est suffisante pour annihiler les espoirs de M. Bayrou et de Mme Le Pen au sujet de leur qualification pour le second tour ; bien qu’il éclaircisse l’horizon pour M. Sarkozy, elle est très insuffisante pour écarter M. Hollande du second tour. Finalement, on a trois candidats qui se situent entre 12 et 14 % et représentent, à eux trois, un peu moins de la moitié de l’électorat, celle qui devra reporter ses suffrages sur les deux candidats restants.
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