L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé ce 17 juin toutes les nations à investir davantage dans la santé mentale, affirmant que « la souffrance est énorme » et a été aggravée par la pandémie de Covid-19.
Même avant le Covid-19, près d'un milliard de personnes vivaient avec un trouble mental, a souligné l'agence des Nations unies dans sa plus large étude sur la santé mentale mondiale réalisée en deux décennies.
Pendant la première année de pandémie, les taux de dépression et d'anxiété ont augmenté d'un quart. Mais l'investissement n'a pas augmenté. Seulement 2 % des budgets nationaux de la santé et moins de 1 % de toute l'aide internationale à la santé sont consacrés à la santé mentale, selon le rapport de l'OMS. « Tous ces chiffres sont très, très bas », a déclaré Mark Van Ommeren de l'unité de santé mentale de l'OMS, lors d'une conférence de presse.
La France n'est pas épargnée. Les symptomatologies dépressives et anxieuses ont augmenté avec la pandémie et en particulier depuis le deuxième confinement, avec une prévalence de 31 % en population générale, selon l'étude Coviprev. Devant l'ampleur du phénomène, une campagne de sensibilisation a été lancée en avril 2021, la première à parler clairement de santé mentale. Très préoccupant, le mal-être des enfants et des jeunes observé au plus fort de la crise persiste, justifiant en mars 2022 de relancer la campagne ciblée #JenParleA commencée en juin 2021 auprès des adolescents.
Difficile accès aux soins
Selon le rapport de l'OMS, environ une personne sur huit dans le monde vit avec un trouble mental, et, dans les zones de conflit, ce serait une personne sur cinq. Les jeunes, les femmes et les personnes souffrant déjà de problèmes de santé mentale ont été plus durement touchés par le Covid et les restrictions qui en résultent, a déclaré M. Van Ommeren.
L'OMS met également en évidence de vastes écarts entre les pays concernant l'accès aux soins de santé mentale : alors que plus de 70 % des personnes souffrant de psychose reçoivent un traitement dans les pays à revenu élevé, ce taux tombe à 12 % dans les pays à faible revenu, a dit le représentant de l'OMS.
Le rapport appelle à mettre fin à la stigmatisation liée à la santé mentale, soulignant que 20 pays criminalisent encore la tentative de suicide. Une tentative de suicide sur 20 entraîne la mort, et le suicide représente toujours plus d'un décès sur 100 dans le monde. « Investir dans la santé mentale est un investissement pour une vie et un avenir meilleurs pour tous », a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, cité dans un communiqué.
Dans ses recommandations, l'OMS préconise « trois voies vers la transformation » : le changement d'attitude à l'égard de la santé mentale, la prise en compte des risques liés à l'environnement - habitations, violences conjugales, maltraitance, harcèlement à l'école, lieux de travail, etc. - et le renforcement des systèmes de soins - notamment intégrer la santé mentale dans la prise en charge générale, valoriser les prestataires communautaires ou encore développer les soins à distance avec les nouvelles technologies.
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque
Autisme : la musique serait neuroprotectrice chez les prématurés
Apnée du sommeil de l’enfant : faut-il réélargir les indications de l’adénotonsillectomie ?
Endométriose : le ministère de la Santé annonce une extension de l’Endotest et un projet pilote pour la prévention