Une médecine sur courant alternatif

Publié le 15/08/2012
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Crédit photo : S. Toubon

Acupuncture, hypnose, ostéopathie, médecines traditionnelles…Près de 4 Français sur 10 auraient recours aux médecines dites alternatives ou complémentaires. Parmi eux, 60 % seraient malades du cancer, affirme la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES), c’est dire si le sujet peut s’avérer sensible.

Dans son côté obscur, la médecine alternative peut être source de dangereuses dérives pour les patients. D’où la publication récente d’un guide pratique à destination des professionnels de santé pour savoir comment réagir lorsqu’ils soupçonnent un patient ou un confrère d’appartenir à une mouvance sectaire. Pour séparer le bon grain de l’ivraie, des professionnels commencent à s’organiser eux-mêmes.

Face à la concurrence déloyale (4 000 à 7 000 personnes pratiqueraient l’acupuncture et la médecine chinoise en France en toute illégalité), 10 000 professionnels de santé, spécialistes diplômés d’acupuncture sont désormais réunis au d’une fédération interprofessionnelle afin de gagner en transparence et visibilité.

Le coup de force des médecines douces

Bien implantées dans quelques services hospitaliers, les médecines dites alternatives entrent aujourd’hui sur la voie de la reconnaissance institutionnelle. À l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), l’objectif est désormais de valoriser ces approches à tous les niveaux en créant un comité hospitalo-universitaire pour les médecines complémentaires.

Certaines techniques issues des médecines douces peuvent remodeler les prises en charge classiques, à l’image de l’hypnose qui offre désormais une alternative intéressante à l’anesthésie générale dans le cadre d’actes de chirurgie de surface.

Dans le champ des remèdes traditionnels, une révolution est en marche en Chine qui entend élever ses produits aux standards européens. Une étude publiée au printemps dernier dans la revue PLoS Genetics témoigne néanmoins de l’important travail qui reste à accomplir dans ce domaine.

La formation médicale sort des sentiers battus

Qu’il s’agisse de formation initiale ou continue, de nouvelles approches pédagogiques vont bouleverser l’académisme médical et optimiser la transmission de compétences. L’enseignement médical par simulation ouvre aujourd’hui la médecine à des standards longtemps réservés au seul monde de l’aéronautique.

A l’université Paris-Descartes, le laboratoire universitaire médical d’enseignement par le numérique et la simulation (iLumens) dispose notamment de mannequins « haute fidélité » qui permettent de créer des scénarios sur mesure, de l’exercice de routine aux cas les plus critiques.

Dans le domaine de l’éducation thérapeutique, l’offre de « serious games » est amenée à s’étoffer dans les prochaines années. Des jeux vidéo sérieux pourraient notamment intégrer des programmes d’ETP proposés à des patients diabétiques. Co-développé par iLUMENS le serious games « staying Alive » permet déjà de sensibiliser le grand public aux gestes qui sauvent. Et d’ici la fin de l’année, iLUMENS proposera des « serious games » spécifiquement dédiés aux médecins.

DAVID BILHAUT

Source : Le Quotidien du Médecin: 20120815