Dans une étude publiée dans le numéro d’août de la revue du groupe JAMA, « Archives of Pediatrics & Adolescents Medicine », des chercheurs de l’université John Hopkins s’alarment de la baisse de la circoncision aux États-Unis, une tendance observée depuis une trentaine d’années. Entre 1995 et 2008, la prévalence de la circoncision parmi les nouveau-nés masculins a diminué de 76 à 55 %. Dans les années 1970 et 1980, le pourcentage de nouveau-nés circoncis atteignait même le taux de 79 %.
Les bienfaits de la circoncision sont aujourd’hui bien connus, souligne un éditorial de la revue : prévention de la transmission du VIH de la femme à l’homme, protection contre l’infection à papillomavirus. L’ablation du prépuce est également associée à une baisse des cancers de la prostate et du col de l’utérus chez les partenaires d’hommes circoncis.
4 milliards de dollars sur dix ans
Aaron Tobian et coll. ont cherché à évaluer le coût en termes morbidité et de dépenses de santé si la prévalence de la circoncision continuait à chuter pour atteindre les 10 %, soit le niveau observé dans la plupart des pays européens. Selon leurs résultats, la prévalence du VIH augmenterait de 12 % chez les hommes, celle du papillomavirus de 29 %, de l’herpès simplex de 20 %. Les infections du tractus uro-génital chez l’enfant seraient également en hausse (de 212 %) de même que les infections à papillomavirus et les infections à trichomonas chez les femmes (+ 18 % et + 50 %). En termes de dépenses, chaque circoncision non effectuée aura un coût supplémentaire de 313 dollars par personne soit un coût annuel de 505 millions de dollars. Une addition qui, sur dix ans, atteint les 4 milliards de dollars.
Si l’étude plaide en faveur de la généralisation de la pratique, « les politiques publiques vont dans le sens exactement contraire, en décourageant la circoncision », souligne un éditorial qui regrette que le système d’assurance, Medicaid, destiné aux plus modestes – « les plus touchés par le VIH et les IST » – ne prenne plus en charge l’opération.
Le jugement du 26 juin dernier du tribunal de grande instance de Cologne qui assimilait la circoncision pour motif religieux à des coups et blessures volontaires, avait suscité une vive polémique. En Allemagne et en Suisse, des médecins ont décidé d’instaurer un moratoire pour évaluer l’aspect juridique et éthique de la pratique.
En visite en Allemagne, un des deux grands rabbins d’Israël, Yona Metzger, a proposé ce mardi, que les médecins allemands évaluent « si ceux qui pratiquent la circoncision (en Allemagne) sont compétents » même si la décision finale reste du ressort du bureau du grand rabbin d’Israël. M. Metzger a rappelé que le rite de la circoncision religieuse était pratiqué depuis 4 000 ans, et depuis 1 800 ans en Allemagne. En juillet, les députés allemands issus de tous les partis politiques (sauf la gauche radicale Die Linke) ont réclamé à une grande majorité un cadre légal garantissant la circoncision religieuse, d’ici à l’automne.
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