MONTRER le quotidien des populations d’Afrique touchées par le paludisme, c’est l’objet du livre « Paludisme, Un regard sur l’invisible ». L’ouvrage regroupe une cinquantaine de photos réalisées par le photographe Julien Chraïbi, lesquelles ont été, pour partie, dévoilées à l’occasion d’une exposition lors du Printemps de Bicêtre*.
Ce reportage a été réalisé dans les pays d’Afrique de l’ouest : Sénégal, Mali, Burkina Faso et Togo. Si Julien Chraïbi a traité ce sujet, c’est qu’il a lui même été confronté à la maladie, lors d’un reportage au sud du Burkina Faso. Il a connu la fatigue, la prostration, puis les convulsions, avant d’être emmené à plusieurs centaines de kilomètres pour être soigné. « La méconnaissance de cette maladie en Occident m’a poussé à restituer cette réalité cruelle qui, à quelques heures d’avion, fauche les vies par milliers et sature les capacités d’accueil des hôpitaux », explique-t-il dans la préface du livre. Les photographies ne montrent pas seulement la maladie, les hôpitaux et dispensaires, elles présentent aussi la vie quotidienne, « car c’est dans leur quotidien que les gens sont atteints », précise le photographe. Cependant elles montrent aussi la dure réalité des centres de soins et des enfants malades.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2010, près de la moitié de la population mondiale, soit près de 3,3 milliards de personnes était exposée au risque de paludisme. L’OMS rappelle également que chaque année, environ 216 millions de personnes contractent la maladie et près de 655 000 en meurent, les habitants des pays les plus pauvres étant les plus touchés. Cependant des progrès sont à noter comme le rappelle, dans la préface du livre, le Pr Awa Marie Coll-Seck, directrice exécutive du Partenariat Faire reculer le Paludisme (RBM). « Ces dernières années, les fonds visant à réduire l’impact du fléau se sont multipliés, les activités ont redoublé, et plusieurs pays endémiques d’Afrique subsaharienne ont enregistré des progrès significatifs dans la couverture des interventions antipaludiques », explique-t-elle. « Mais ceci n’est qu’un début. Pour contrôler et éliminer cette maladie dans tous les pays endémiques, des ressources supplémentaires doivent être trouvées et de nouveaux partenaires doivent s’engager au combat », précise-t-elle toutefois.
Colloque organisé pour la 7e année par la faculté de médecine Paris XI et le laboratoire Sanofi.
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