FACE AU CONSTAT de la solitude et de l’isolement des personnes âgées, mais également des difficultés économiques rencontrées par les étudiants, Typhaine de Penfentenyo a créé l’association Ensemble2générations. Elle a vu le jour en 2006, à la suite d’un été de canicule. « Les personnes âgées sont plutôt mortes d’isolement, et la même année l’abbé Pierre a lancé un cri d’alarme sur la précarité des jeunes », explique celle qui est à l’origine du projet. Cette maman de cinq enfants a alors l’idée de créer une nouvelle forme de solidarité intergénérationnelle, en permettant aux étudiants de trouver un logement à très bas prix, tout en rompant la solitude des personnes âgées. Aujourd’hui 900 binômes cohabitent, et pour Typhaine de Penfentenyo, c’est un succès. Parmi les participants, il y a quatre centenaires, et la doyenne a 103 ans. « Nous avons un très bon retour », lance-t-elle. « Notre succès est lié à une méthodologie très spécifique. » L’association doit faire face à beaucoup plus de demandes d’étudiants que de seniors. En fonction de leur parcours et de leurs goûts, Ensemble2générations tente de trouver le jeune qui correspondra le mieux. « Nous avons notamment un étudiant pianiste, l’homme chez qui il habite loue un piano pour pouvoir l’entendre jouer », raconte avec satisfaction Typhaine de Penfentenyo. Plusieurs formules peuvent être mises en place, l’étudiant ne paye rien ou un petit loyer, en fonction des services qu’il rend à la personne chez qui il habite, et les heures auxquelles il doit être rentré.
Parfois la cohabitation ne fonctionne pas, et l’association demande à l’étudiant de partir, parce qu’il ne respecte pas ses engagements. « On ne laisse rien passer, on sécurise la situation », assure-t-elle.
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« Le problème, avec tout ce qu’on entend, c’est que la personne âgée va bientôt préférer la solitude au fait d’accueillir quelqu’un chez elle. Il faut redonner une image positive des jeunes », poursuit la créatrice de l’association, qui souligne que « les médecins entendent souvent les personnes âgées s’épancher. » Pour faire connaître son initiative, et rassurer les personnes qui souffrent de solitude, Typhaine de Penfentenyo souhaite s’adresser aux médecins généralistes. « Ils ont un rôle majeur, si c’est le médecin généraliste qui en parle, ça change tout », poursuit-elle. « Il faut crédibiliser le concept, il faut quelqu’un pour donner confiance. »
Bilan à l’appui, la fondatrice assure que les médecins peuvent parler de l’association sans crainte. « Nous avons six ans d’expérience, les médecins peuvent nous faire confiance », précise-t-elle. « Toutes les personnes âgées qui participent renouvellent l’expérience, et il n’y a pas un étudiant qui a arrêté parce que c’était trop lourd à porter. Mais il arrive que certains ne satisfassent pas à leurs obligations. »
Cette initiative, à l’origine présente à Paris et en Ile-de-France, s’est développée dans sept autres villes. Trois nouvelles vont venir s’ajouter au projet cette année, Toulouse, Strasbourg et Nice.
L’association commence à être connue, et reconnue, puisqu’elle a été primée à plusieurs reprises. La dernière récompense en date est le Trophée du grand âge, attribué au mois d’avril par le ministère de la solidarité et de la cohésion sociale.
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