FRANÇOIS BAYROU, que quelques instituts ne créditent plus que de dix pour cent des intentions de vote, dénonce une « entente clandestine » entre M. Sarkozy et François Hollande pour le débat à dix n’ait pas lieu. « C’est une obligation légale et morale », affirme-t-il, en précisant qu’il exigera du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), puis, si nécessaire, du Conseil d’État, qu’ils fassent « respecter la loi ». Il nous semble toutefois que la loi, en l’occurrence, impose l’égalité du temps de parole mais qu’elle ne contraint aucun candidat à faire campagne les jours où il n’en a pas envie. M. Bayrou estime que les questions, cruciales, des déficits et de la dette, ont disparu des discours des candidats du PS et de l’UMP. Si on veut bien admettre que le candidat du MoDem a été le premier, dès 2007, à souligner la gravité du problème, il ne peut pas non plus affirmer que M. Hollande et M. Sarkozy n’en parlent jamais. On est certain, par exemple, que la dette figurera dans le programme « global et cohérent » que le président sortant exposera aujourd’hui.
Cacophonie ou ennui.
Si un débat à dix relève d’une méthode tout à fait démocratique, s’il est souhaitable du point de vue du respect de l’électorat, il ne peut se dérouler que de deux manières opposées : soit il se transforme vite en cacophonie à cause du nombre de participants, soit il est parfaitement minuté et chacun des candidats se contentera de livrer ses idées à l’abri de la contradiction, ce qui aboutira à un résultat ennuyeux. Ce serait certes une première, dangereuse pour chacun des dix ; mais un boxeur qui a neuf sparring partners cherche plus à éviter les coups qu’à en porter.
LES CANDIDATS À 1 OU 3 % N’ONT QU’À S’EN PRENDRE À EUX-MÊMES
On n’est pas surpris de ce que M. Sarkozy ait fait mardi l’éloge de Jean-Luc Mélenchon et ait insisté sur « le manque de dynamique » de la campagne de M. Hollande. C’est un constat que tout le monde peut faire à sa place, mais qui ne manque pas de sel dans la bouche du président. Il observe d’un œil plus que favorable la percée du candidat de Front de gauche, qui réduit le nombre des intentions de vote pour le candidat du PS. Ce faisant, il rejoint la presse et l’opinion : dans une campagne qui n’apporte pas sa surprise tous les jours, le pittoresque mélenchoniste enchante les spectateurs. Du coup, on oublie ce que dit M. Mélenchon, qui, s’il était au pouvoir, nous conduirait à l’effacement magique de la dette, à une hausse du smic insupportable pour les PME, et se mettrait à dos la totalité de nos partenaires européens. Ne vous y trompez pas : si MM. Sarkozy et Hollande sont les deux chefs de file, c’est parce que tous les autres candidats, M. Bayrou excepté, ont des programmes qui feraient plus de mal que de bien. Ils ne nous disent jamais, par exemple, que des mesures prises pour créer des emplois pourraient aboutir à plus de chômage. Les commentateurs, obnibulés par les talents divers d’un homme qui n’hésite pourtant pas à les ridiculiser, restent bouche bée devant le phénomène Mélenchon.
Cette campagne ne nous a pas épargné l’emphase, le superficiel, les bons mots qui ne le sont pas, les attaques obliques, les mensonges gros comme le bras, les approximations. En outre, les candidats impopulaires, qui peinent à dépasser le 1 % ou les 3 %, ne devraient s’en prendre qu’à eux-mêmes. Eva Joly a beaucoup de courage quand elle se relève d’une chute pour persévérer et nous lui souhaitons un prompt rétablissement ; mais enfin, elle a complètement raté sa campagne et cause ainsi un préjudice aux Verts, qui la soutiendront donc jusqu’à l’échec. Nicolas Dupont-Aignan semble se plaindre d’un complot fomenté contre sa candidature par la droite et par la gauche, mais ce n’est la faute de personne d’autre que lui-même s’il stagne à 0,5 %. Les hurlements de colère poussés par le Front national, qui se croit victime d’un système conçu pour le détruire, n’empêchent pas une simple réalité, à savoir que Marine Le Pen risque d’obtenir moins de suffrages que prévu. Il est ridicule d’essayer de cacher la dure vérité des scores électoraux sous une accusation lancée contre un système qui aurait été conçu par des forbans pour qu’ils restent au pouvoir. On peut toujours dire à M. Poutou, à Mme Arthaud, à M. Cheminade, dont l’équilibre personnel devient suspect quand il compare Barack Obama à Hitler, ou même à Mme Le Pen, que s’ils avaient tellement raison, ils seraient assurés d’être élus.
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