Permettre aux mineurs de plus de 16 ans de donner leur sang, c’est l’objectif de la proposition de loi déposée par Jean-Louis Lorrain. « Nous pensons que la citoyenneté n’arrive pas à 18 ans comme un couperet. Il faut prendre en compte les jeunes de 16 à 18 ans et leur permettre de s’exprimer », explique le sénateur du Haut-Rhin. Le texte rappelle que le sang est indispensable et irremplaçable et que plus d’un million de malades sont soignés en France chaque année grâce aux dons de sang. « L’acte de don est ce à quoi nous nous accrochons en Europe et surtout en France par opposition à toute marchandisation », souligne l’élu. La proposition défend l’idée que le don est « un acte civique ». « Il nous est apparu que l’entrée en citoyenneté pourrait se faire par le premier don du sang. Cela pose la question de savoir ce qu’est être citoyen », ajoute Bernard-Marie Dupont, président de l’Institut européen d’éthique de la santé. Selon lui, « il y a un problème de culture du don en France. » L’un des objectifs de la proposition de loi est de sensibiliser plus tôt et de fidéliser les donneurs. Le texte précise cependant que le don devra être encadré rigoureusement afin de limiter au maximum les effets indésirables. « En terme médical il n’y a pas de contre-indications pour donner son sang avant 18 ans », reprend-il.
Plus de besoins
La question de la hausse des besoins en produits sanguins est également au cœur de cette proposition. Le document explique que chaque année les besoins augmentent de 2 à 4 % mais que le nombre de donneurs reste stable. Il y a plusieurs raisons à cette augmentation, le vieillissement de la population mais aussi les nouveaux traitements et la création de certains médicaments. « Que se passera-t-il si demain il n’y a plus assez de dons, s’interroge Bernard-Marie Dupont. « Il faudra aller chercher le sang ailleurs. Rien ne nous dit qu’on ne sera pas obligé d’acheter du sang ou des produits dérivés dans des pays où il n’y aura pas la même garantie éthique. » La proposition de loi souligne que l’autosuffisance est le défi que la France doit relever. Ouvrir le don aux 16-18 ans permettrait d’ajouter 2 millions de donneurs potentiels. Le texte ne soumet pas le don à autorisation parentale. « En effet, les éventuelles pressions que pourrait faire peser l’autorisation parentale sur le donneur pourraient ne pas garantir la sincérité des déclarations », justifie le document. Les initiateurs de cette proposition souhaitent, si elle est votée, mettre en place un travail d’éducation mais surtout faire en sorte que les jeunes s’impliquent eux-mêmes.
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