LA PMI DE BONDY Nord n’a pas été choisie par hasard par Marisol Touraine pour défendre les droit des femmes et en particulier, l’accès à la contraception. La Seine-Saint-Denis rassemble 121 centres de planification, soit 1/10e de l’effectif national. L’action de lutte contre les violences faites aux femmes y est exemplaire, sous l’impulsion du Dr Emmanuelle Piet, présidente du collectif féministe contre le viol, et d’Ernestine Ronai, présidente de l’observatoire départemental des violences envers les femmes et chargée depuis janvier, par la ministre Najat Vallaud-Belkacem, de la Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences (MIPROF).
Au cours d’une table ronde avec les actrices du centre de PMI et le président du conseil général Stéphane Troussel, Marisol Touraine a rappelé l’importance de la contraception : « C’est un droit, une conquête pour les femmes et pour les couples (...) Mais il y a ce qui existe dans les textes et ce qui est dans les têtes des hommes et des femmes, parfois avec des obstacles ».
Grande campagne d’information.
La ministre a annoncé une campagne d’information qui devrait être lancée début juin sur la contraception, ciblant en particulier les 15-30 ans, avec l’idée que « ces femmes sont à la recherche de la bonne contraception, c’est-à-dire la contraception qui leur convienne. Elle rappellera qu’il n’y a pas que la pilule ». La Haute autorité de santé (HAS) est chargée de mettre en scène des cas concrets pour illustrer les choix qui se présentent aux femmes, en fonction de leur âge et de leur vie.
Cette annonce fait suite au « climat d’inquiétude » dans lequel l’affaire des pilules 3 et 4e génération a plongé certaines femmes. « La plateforme téléphonique dédiée à l’information a reçu 23 000 appels (depuis fin janvier, NDLR). J’ai dit aux femmes qu’il ne fallait pas qu’elles arrêtent leur contraception seule. Je salue les professionnels de santé. Il faut rassurer et informer, expliquer et dédramatiser », a insisté Marisol Touraine.
La pilule, un médicament.
« On a oublié que la pilule c’est un très bon médicament. Bien sûr il y a des risques. Mais beaucoup d’avantages aussi. Si on m’oblige à écrire : j’ai informé la patiente des risques qu’elle encourt, je rajouterais : et des avantages ! », a lancé le Dr Piet à la ministre, faisant référence à l’encadrement éventuel des prescriptions envisagé par l’Agence nationale de sécurité du médicament.
« Je vais voir ce qu’on peut faire. Je ne suis pas favorable à une distinction entre pilule et les autres médicaments. Et tout médecin doit informer », a répondu Marisol Touraine.
Gratuité de l’IVG et de la contraception pour les mineurs le 31 mars
« Les mesures contenues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale PLFSS), à savoir la gratuité de la contraception pour les mineurs et de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) pour toutes, ainsi que la revalorisation de l’acte entreront en vigueur le 31 mars », a annoncé la ministre, précisant que le décret était sur son bureau.
« Nous sommes pilotes en IVG médicale. Mais nous souhaiterions faire des aspirations précoces au centre de planification familiale », a revendiqué le Dr Piet. La ministre a semblé plus dubitative, évoquant une « question de sécurité ». « Je veux aussi la possibilité d’un choix pour l’IVG et dépassionner les prises de position sur les méthodes », a-t-elle nuancé.
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