Dans son avis rendu public ce 30 novembre, le Conseil scientifique explore les pistes ouvertes par l’arrivée des tests antigéniques, dont les recommandations d’utilisation viennent d’être revues par la Haute Autorité de santé (HAS). Entre le dépistage de masse et celui ciblé sur les populations à risque, le Conseil opte pour la seconde option pour la période actuelle et celle à venir en sortie de confinement.
« Impact incertain » d’un dépistage de masse sur la circulation du virus
L’avis daté du 14 novembre estime en effet qu’il est « trop tôt pour envisager une campagne de "Mass testing" au niveau national ». À côté de la préparation nécessaire à une « opération logistique de grande envergure » et de la nécessaire adhésion de la population, le Conseil souligne l’« impact incertain » d’un dépistage de masse sur la circulation du virus : « en l’état, le bénéfice (…) n’est pas encore établi », juge le Conseil, citant les opérations lancées en Slovaquie et à Liverpool, dont les résultats ne sont pas encore connus.
Par ailleurs, les modélisations « poussent à la prudence », lit-on, tant les conditions à remplir pour une réussite sont nombreuses : plus de 90 % de la population testée, détection de 90 % des personnes contagieuses même asymptomatiques, mesures d’isolement strict et répétition à intervalles réguliers (tous les 15 jours) dans une période de maîtrise de la circulation (R ≤ 1,3 et temps de doublement ≥ 17 jours entre les vagues de dépistage).
Avant d’envisager un dépistage de masse, le Conseil recommande ainsi de mener des expérimentations dans de grandes métropoles avant la sortie de confinement pour mettre à l’épreuve l’organisation et évaluer « en conditions réelles » son impact sur la dynamique de l’épidémie.
L'impératif de l'isolement
Pour la période du confinement, l’avis plaide en faveur d’un dépistage plus ciblé, visant les « populations encore mobiles » (collèges, lycées, entreprises, soignants), les populations « à l’écart du dépistage classique » (précaires, migrants, SDF, personnes en institution) et celles à haut risque de complication (résidents et soignants des EHPAD, aides à domicile).
Cette approche « plus facile » sur le plan logistique et « probablement plus acceptable par la population » apparaît la « plus efficiente », selon le Conseil qui souligne le besoin d’une analyse coûts-avantages.
Quelle que soit la stratégie adoptée, l’avis met l’accent sur le nécessaire respect de l’isolement, qui reste un « relatif échec ». « L’isolement nécessite des équipes ad hoc types « ambassadeurs » et des moyens financiers et organisationnels pour accompagner certains patients dans cette démarche », insiste le Conseil.
L’instance, qui prépare un avis sur les stratégies de sortie du confinement, prône déjà pour l’avenir une stratégie en quatre temps, « Isoler-Tester-Tracer-Accompagner », assortie de « moyens supplémentaires » et avec l’isolement comme « objectif prioritaire ».
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