« DURANT LA CAMPAGNE pour l’élection présidentielle, le débat santé va s’organiser autour des déficits. » Pascal Terrasse, député socialiste de l’Ardèche et ancien secrétaire national du PS à la santé, s’exprimait mercredi à la suite de la parution d’une de ses contributions dans la revue « Pouvoirs locaux ». Il juge la situation suffisamment préoccupante pour tirer le signal d’alarme, précisant bien cependant que ses propositions en matière de santé ne sont pas celles du Parti socialiste, ni celles de François Hollande dont il soutient cependant la candidature dans le cadre des primaires.
Rappelant que le déficit 2010 de la Sécurité sociale s’élevait à 30 milliards d’euros, Pascal Terrasse pronostique que l’ACOSS (la banque de la Sécu), qui va selon lui « tous les mois sur les marchés financiers pour emprunter l’argent qui manque », s’expose à « des problèmes d’ici quelques mois pour s’approvisionner ».
Pour lui, il faut donc réformer notre système de santé, en utilisant la méthode dite des trois « D » (Diagnostic, Dialogue, Décision). La répartition défaillante des professionnels de santé sur le territoire ? Pascal Terrasse ne croit pas à la coercition : « L’exemple allemand après la réunification montre que ça ne marche pas très bien. » En revanche, il veut « casser des citadelles », et croit plus à un développement des transferts de compétence en permettant aux infirmiers libéraux d’effectuer certains actes médicaux, notamment en zones sous-médicalisées, ainsi qu’à une réforme des modes de rémunération permettant de passer du paiement à l’acte aux forfaits. Quant au temps médical, Pascal Terrasse veut le préserver, et milite pour une prise en charge par l’assurance-maladie de la part administrative du temps de travail des médecins. Sur les dépassements d’honoraires, il se veut pragmatique : « Impossible de les interdire, ni de déconventionner ceux qui les pratiquent. Mieux vaudrait contractualiser en demandant aux complémentaires de les prendre en charge. ».
Du côté de l’hôpital, Pascal Terrasse a aussi des propositions. Devant l’accumulation des déficits, il suggère de « décentraliser la partie immobilière ainsi que les personnels non soignants », ces deux postes devant selon lui revenir aux régions, à qui il faudra « redonner la capacité de lever l’impôt » pour financer ces nouvelles charges.
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