› DE NOTRE CORRESPONDANTE
LES ASSOCIATIONS qui œuvrent dans le champ médico-social et qui accompagnent au quotidien les personnes fragiles de notre société veulent peser sur la campagne présidentielle. C’est par la voix des principaux groupements régionaux de Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse, représentant les personnes malades, handicapées, âgées, ou en difficulté sociale qu’elles souhaitent se faire entendre. Et ce, au travers de la plateforme réalisée par l’URIOPSS pour l’ensemble du secteur médico-social, auprès avec un seul mot d’ordre : « Stop à la rupture de la cohésion sociale. » Dans cette plateforme, ces associations exigent des candidats que la priorité aux plus fragiles et aux plus démunis soit décrétée cause nationale et qu’il y ait une vraie politique de solidarité en matière de logement, de garanties de ressources, d’accès à l’emploi et à la santé. « Pourquoi une plateforme dans notre région, demande le président de l’URIOPSS PACA, Charles Baratier. Parce qu’en PACA, on se situe deux points au-dessus de la moyenne française pour le chômage, un peu plus haut encore pour la population vivant sous le seuil de pauvreté, estimée à 767 000 personnes, et avec une proportion de logements sociaux moins élevée qu’ailleurs. » Les chiffres, ici, interpellent : 6 000 personnes à la rue à Marseille, dont 10 % de plus de 65 ans, 350 000 ménages mal logés sur 2 millions, 85 000 personnes recensées comme travailleurs pauvres.
Mais les besoins sectoriels ne sont pas oubliés. Pour les personnes handicapées, le taux d’équipement de la région PACA se situe très en dessous du taux national. Et en ce qui concerne le champ de l’enfance, il manque environ 1 700 places dans la région. Alors pour dénoncer le manque de moyens ou de perspectives à plus long terme, l’URIOPSS a choisi de donner la parole aux usagers de ce secteur. « Quel message voulez-vous faire passer aux candidats ? » Telle est la question qui leur a été posée après avoir décrit en quelques mots leurs conditions de vie. « Au lieu de passer leur temps à se disputer, dit une pensionnaire de l’EPHAD Saint Jean de Dieu, ils devraient nous dire comment ils vont faire pour nous améliorer la vie. »
Plus de reconnaissance.
Tous ces témoignages racontent la maladie, la descente aux enfers dans la rue ou le combat d’une mère pour trouver un lieu adapté pour son enfant déficient intellectuel. « Avec un cadre structurant, on peut devenir des gens bien, souligne Ammaria, une jeune fille placée dans une maison d’enfants, Les Mouettes. » Tous les jeunes interrogés dans cette vidéo ont annoncé vouloir voter. Cyril pris en charge dans un programme spécifique par Habitat Alternatif social, comme d’autres SDF, raconte, lui, qu’aux Prytanes (à Luynes) « dans cette maison, je peux enfin souffler et me reconstruire. » Pour lui, il faudrait « faire plus de maisons comme celle-ci, pour sortir beaucoup de gens de la rue. Mais là non plus, ça n’avance pas très vite. » Les personnes handicapées en ESAT à Aubagne, constatent pour leur part qu’ils gagnent 650 euros en travaillant. Trop peu pour eux. « Cela reste en dessous du seuil de pauvreté. » Ils n’ont aucune possibilité d’évolution de carrière. Ni en ESAT, ni ailleurs. « Les entreprises préfèrent payer l’amende plutôt que d’embaucher, parce que la rapidité d’exécution est un problème pour moi », raconte Véronique, IMC. Nombreux sont ceux qui décrivent « des gens invisibles » dont on parle à peine. Il faut arrêter de « ghettoïser les personnes handicapées », s’indigne Antoine. « Toute la société nous dit : On n’a pas besoin de vous, on attend votre décès », dit d’une voix douce, une personne âgée qui vit aussi à Saint Jean de Dieu. Elle rappelle d’ailleurs que « la fin de la vie, c’est une étape importante ». Tous attendent plus de reconnaissance et des mesures qui permettent à tous de vivre dans la dignité.
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