LE BILAN du réseau de surveillance SOS Médecins/InVS, mis en place de manière effective en mai 2006, s’améliore chaque année. En 2011, trois associations (Rochelle, Oise, Corse) ont rejoint les troupes, soit 58 sur 62, se félicite le Dr Dominique Ringard, président de la Fédération SOS Médecins France. Ces 58 associations couvrent un bassin de population d’environ 29 millions de personnes (45 % de la population française). Si l’événement majeur de l’année 2009 avait été la pandémie grippale, en 2010, la rougeole et les intoxications au monoxyde de carbone figurent parmi les principaux motifs des visites à domicile.
La surveillance syndromique SurSaUD (Surveillance sanitaire des urgences et des décès), qui a vu le jour en 2004 à la suite de la canicule de 2003, peut aujourd’hui s’appuyer sur l’activité des médecins SOS. Représentant une moyenne de 6 250 actes pratiqués par jour (en 2010), cette activité est très cyclique, avec une forte augmentation lors des vacances scolaires, des week-ends, des jours fériés et des pics très marqués lors des épidémies hivernales. Elle est plus élevée les samedis et dimanches toutes périodes confondues (vacances ou scolaires) : 7 800 actes en moyenne par jour le week-end contre 5 500 la semaine au cours de 2010. La majorité des actes SOS Médecins concerne des personnes de 15 à 74 ans (56 % des actes). Pour les plus jeunes et les plus de 75 ans, le pourcentage d’activité varie selon les périodes de l’année. Des pics ponctuels sont observés qui ne correspondent pas systématiquement aux périodes épidémiques : pour les plus de 75 ans, ils se situent durant les mois de juillet et août et le 31 décembre ; chez les enfants, c’est au cours des mois d’hiver que le pourcentage des actes est à son niveau le plus haut.
La recherche de l’exhaustivité
Chaque matin, les données des associations participantes sont envoyées sur la plateforme nationale SOS Médecins France, qui rassemble l’ensemble des éléments et le transmet chaque jour à l’InVS avant 6 heures. Le système de surveillance SurSaUD repose également sur les données des services d’urgences hospitalières (réseau OSCOUR) et la mortalité à travers les données d’état civil. Des regroupements syndromiques (indicateurs regroupant plusieurs codes), ayant un sens pour la surveillance sanitaire, ont été créés pour l’analyse des données. Et c’est d’ailleurs le seul bémol que retient Nelly Fournet (département de coordination des alertes et des régions de l’InVS) en ce qui concerne le réseau de surveillance SOS Médecins : « Le codage des diagnostics n’est pas encore exhaustif. »
Ces regroupements syndromiques sont suivis en routine de manière quotidienne ou hebdomadaire dans le but de détecter des variations inattendues. Les données sont exploitées au niveau national et au niveau régional par les CIRE, représentantes de l’InVS en région. L’exhaustivité du nombre de participants au système SurSaUD constitue un enjeu majeur, car elle devrait faciliter la surveillance à un niveau local, plus pertinente notamment en cas d’événements exceptionnels.
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