SARKOZY (36 %), François Hollande (26 %), François Bayrou (19 %). UMP, PS, MoDem : tel est, en ce tout début mars, à 50 jours de la présidentielle, le tiercé gagnant du premier tour des médecins libéraux, sondés par l’IFOP et « le Quotidien ».
Quatrième de ce palmarès, Marine Le Pen (FN) est loin derrière – avec 6 % d’intentions de vote, suivie par Eva Joly (EELV) – 4%, Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) – 3,5 %. Nicolas Dupont-Aignan (Debout La République), Dominique de Villepin (République Solidaire) et Corinne Lepage (CAP 21) recueillent chacun 1,5 % de suffrages annoncés ; Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Artaud (LO) existent à peine, totalisant chacun 0,5 % des intentions de vote. Les « petits candidats » ne séduisent décidément pas le corps médical…
Et si le second tour se jouait aujourd’hui, qui l’emporterait chez les médecins ? Nicolas Sarkozy, avec 58 % des suffrages, devancerait François Hollande de 16 points. Un très fort report des voix de François Bayrou en sa faveur assurerait la victoire du président sortant – « L’électorat du candidat du MoDem reste très Sarkocompatible chez les médecins », commente l’IFOP qui remarque que c’est beaucoup moins le cas dans la population française tout entière.
• Les spécificités du vote médecins
Si l’on compare les intentions de vote des médecins à celles affichées par l’ensemble des Français –également sondés par l’IFOP à la fin du mois de mars (3) –, on constate qu’au premier tour, les praticiens sont moins attirés par les extrêmes. Marine Le Pen engrange ainsi presque trois fois moins de points dans le corps médical que dans la population tout entière – 6 % versus 17 %.
Pour le reste, c’est bel et bien le candidat Bayrou qui fait la différence. Quand il séduit presque un médecin sur cinq, seulement 12,5 % des Français sont convaincus. Il faut remarquer, toutefois, que l’attrait du MoDem s’émousse avec le temps chez les médecins – à la veille de la précédente présidentielle, 29 % d’entre eux annonçaient un vote Bayrou dans nos colonnes (enquête IFOP-« le Quotidien » d’avril 2007).
Au second tour, les praticiens libéraux votent à front renversé : ils reconduisent Sarkozy quand les Français élisent Hollande avec 56,5 % d’intentions de vote.
Également sondés par nos confrères du « Quotien du Pharmacien », les officinaux, sur la même ligne que les médecins, sont encore plus radicaux dans leurs choix : au premier tour, leur trio de tête comprend Sarkozy (38 %), Bayrou (27 %), puis Hollande (18 %) ; au second tour, ils votent pour le président sortant à 63 %.
• Une évolution sensible
En un quinquennat, la sensibilité politique du corps médical a changé. Après nos enquêtes du printemps puis de l’automne 2011, ce sondage de fin d’hiver le confirme : en avril 2007, à la veille du premier tour de la présidentielle, 48 % des médecins déclaraient vouloir voter Sarkozy – 12 points de plus qu’aujourd’hui –, 29 % penchaient pour Bayrou – qui perd 10 points dans l’intervalle – et 16 % étaient prêts à voter pour la candidate socialiste (Ségolène Royal) – Hollande fait aujourd’hui 10 points de plus. À noter, Marine Le Pen, avec ses 6 % d’intentions de vote, fait beaucoup mieux que son père en 2007 (2 %).
Il y a cinq ans, pour le second tour, 75 % des médecins sondés choisissaient le candidat UMP – qui a perdu 17 points en cinq ans – et 25 % votaient PS – 17 points de mieux aujourd’hui.
Le rapport de force a très sensiblement évolué. Et au-delà de la personne des candidats, les médecins ne rallient plus de la même façon les blocs droite/gauche. L’analyse des intentions de vote au premier tour montre que quelque 34,5 % des médecins penchent aujourd’hui à gauche : cela n’a pas bougé depuis notre sondage de novembre dernier, et c’est inférieur de 6,5 points à ce que l’IFOP mesure dans l’ensemble de la population française. Le bloc de droite réunit, lui, quelque 45 % des médecins ; depuis novembre, il perd 7 points – 9 si l’on tient compte des candidatures évaporées de Morin, Boutin et Nihous. Ces voix perdues en quelques mois pour la droite ne bénéficient pas à la gauche mais au centre. « On assiste ainsi, explique l’IFOP, à une dédroitisation un peu en trompe-l’œil. »
Malgré cela, le mouvement observé en cinq ans est spectaculaire : en avril 2007, le bloc des candidats de gauche rassemblait 19,5 % des intentions de vote des médecins – il a depuis gagné 15 points ; le bloc des candidats de droite pesait 51,5 % des électeurs médecins – il a depuis perdu 6,5 points.
Voir aussi « Sondage IFOP-«le Quotidien » : nos infographies
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