La Société française de pédiatrie (SFP) a émis des recommandations ce week-end, concernant le remplacement des préparations infantiles du groupe Lactalis Nutrition Santé (LNS), à la suite au retrait massif de lots motivés la contamination de 25 bébés de moins de 6 mois par des salmonelles. La souche Salmonella Agona a été identifiée dans la plupart des cas dans au moins 8 régions différentes. Le lien de ces contaminations avec la consommation du groupe LNS a été confirmé.
Appel à consulter et numéro vert
Pour chaque lot retiré, les experts de la SFP détaillent les alternatives. Ces recommandations ont été transmises aux médecins généralistes, pédiatres sages-femmes et pharmaciens. S’il est vraiment impossible pour les parents de trouver l’un des laits de substitution, la SFP leur propose de « préparer un biberon avec le lait qu’ils possèdent, puis de faire bouillir le lait pendant 2 minutes dans une casserole, le laisser refroidir et le donner à leur(s) bébé(s) en attendant de trouver une alternative ».
Le ministère de la Santé incite par ailleurs les parents dont les enfants présentent des symptômes de toxi-infection alimentaire (diarrhée éventuellement accompagnée de fièvre), à contacter un médecin dans les meilleurs délais. « Un soluté de réhydratation, disponible en pharmacie, pourra être donné à l’enfant pour éviter une déshydratation en raison de pertes liquidiennes importantes. »
La Direction générale de la Santé a de plus ouvert le numéro 0800 636 636, accessible 7 jours sur 7 de 9 heures à 19 heures, destiné à apporter des réponses aux questions des parents. Lactalis maintient son numéro vert 0800 120 120 ouvert tous les jours de 9 heures à 20 heures.
Bercy demande davantage de mesures
Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Lemaire, a pour sa part demandé des mesures supplémentaires à Lactalis. Suite aux investigations menées par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), la direction départementale de la cohésion sociale et la protection des populations (DDCSPP) de la Mayenne, Bercy a en effet estimé que les premières mesures annoncées par le groupe n'étaient « pas de nature à maîtriser le risque de contamination » par ces bactéries.
Une première série de 12 lots avait été retirée il y a une semaine. Entre-temps, 5 nouvelles contaminations ont été déclarées, dont une suite à la consommation d'un lait de riz qui ne figurait pas sur la liste des premiers produits retirés. Le gouvernement a annoncé dimanche un nouveau retrait, massif, de 600 lots supplémentaire appartenant à 12 références de laits infantiles. Le directeur général de la Santé Benoît Vallet a indiqué à l'AFP qu'il était « assez rare de prendre des dispositions massives comme on le fait là ».
Les 600 lots ont pour point commun d’avoir été produits depuis le 15 février dernier à l'usine de Craon, où Lactalis a identifié « une cause probable de contamination survenue sur l'une de nos tours de chauffage », selon le porte-parole du groupe. Des prélèvements internes à l'usine réalisés en août et en novembre dernier étaient positifs aux salmonelles, selon la DGS. Cette contamination concernait « du petit matériel de nettoyage et sur les carrelages » et pas dans l'appareil de production, se défend Lactalis qui ajoute que « la première information sur ces problèmes de possible contamination nous est arrivée la semaine dernière ». L'usine a été arrêtée vendredi dernier afin mettre en œuvre des mesures de nettoyage et de désinfection additionnelles, encadrées par un arrêt préfectoral pris samedi.
« Il faut aussi que l'entreprise fasse un plan de correction de sa production pour être capable de rouvrir sa production de laits en poudre », précise Benoît Vallet.
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