À la suite de l'arrêt de commercialisation du vaccin monovalent rougeoleux Rouvax, par le laboratoire Sanofi Pasteur, la Haute Autorité de santé actualise les situations pour lesquelles une vaccination contre la rougeole est requise avant l'âge de 12 mois.
Le Rouvax était le seul vaccin rougeoleux monovalent pour les 6-9 mois à disposer d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) chez les nourrissons âgés de 6 à 8 mois. La HAS déplore son arrêt de commercialisation. Les deux autres vaccins contenant la valence rougeoleuse commercialisés en France sont les vaccins trivalents Priorix et M-M-Rvaxpro qui disposent d’une AMM à partir de l’âge de 9 mois.
Prophylaxie post-exposition, voyage en zone endémique, VIH et transplantation
Comme déjà indiqué dans le dernier calendrier vaccinal, qui entérine le passage de 3 à 11 vaccins pédiatriques obligatoires dont la rougeole, les nourrissons âgés de 6 à 11 mois doivent recevoir une dose de vaccin trivalent dans le cadre d'une prophylaxie post-exposition, dans les 72 heures suivant le contact présumé. La vaccination antirougeoleuse est aussi recommandée depuis 2013 avant un voyage en zone de forte endémicité. Dans ce nouvel avis, la HAS recommande une vaccination en cas d'infection par le VIH (en l'absence d'immunodépression, soit dès lors que le taux de CD4 est supérieur ou égal à 25 %) ou en l'attente d'une transplantation avant l'âge d’un an.
Les deux doses suivantes à partir de 12 mois puis entre 16 et 18 mois
À défaut de Rouvax, la HAS recommande que les nourrissons de moins d'un an reçoivent un vaccin trivalent ROR. Ils recevront par la suite les deux doses de vaccin trivalent ROR prévues par le calendrier vaccinal en vigueur : une dose à partir de 12 mois, et une dose en 16 et 18 mois, en respectant un intervalle minimal d'un mois entre les doses.
Les données disponibles sur la tolérance des vaccins antirougeoleux avant 12 mois, aux Pays-Bas, États-Unis, et en Europe, n'ont pas mis en évidence de signal particulier chez les nourrissons âgés de moins d'un an ; leur profil de tolérance est comparable à celui observé chez les plus âgés. Pour rappel, les effets indésirables les plus fréquents lors de la vaccination ROR sont des réactions au site d’injection à type d'érythème, de douleur et/ou d'œdème et de la fièvre. Les effets indésirables rares identifiés sont des purpura thrombocytopéniques et des encéphalites. Ce dernier risque (inférieur à 1 sur 10 millions de doses) est bien inférieur au risque d’encéphalite causé par les infections naturelles (rougeole : 1 sur 1 000 à 2 000 cas ; oreillons : 2-4 sur 1 000 cas ; rubéole : environ 1 sur 6 000 cas), lit-on dans le rapport de la HAS.
La HAS rappelle que la vaccination n'est pas recommandée avec 6 mois.
Cette recommandation intervient dans le cadre d'une forte mobilisation des pouvoirs publics pour éviter une épidémie nationale de grande ampleur.
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