L’INCONTINENCE URINAIRE concernerait près de 3 millions de Français *. Les 25 à 50% des femmes qui en souffrent se plaignent également de troubles sexuels**. Chez l’homme, l’incontinence est moins fréquente mais très handicapante : elle est souvent la conséquence du traitement du cancer de la prostate. Et s’accompagne de troubles de l’érection, voire d’incontinence pendant les rapports.
Difficile, dans ces conditions, d’exprimer spontanément sa plainte. « Une étude montre - par exemple - que plus de 60 % des femmes présentant une incontinence n’en ont jamais parlé à leur médecin, privilégiant parfois le port de protection. Pourtant, il existe des solutions permettant de restaurer ou d’améliorer la continence et la qualité de vie des patients. Il est important que les médecins - généralistes et urologues - intègrent le questionnement sur l’incontinence et la sexualité à leurs questions de routine », souligne le Pr François Richard, urologue à l’hôpital Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Pour initier le dialogue avec les patientes, les urologues français disposent du questionnaire Contilife*** (questionnaire d’évaluation de la qualité de vie liée à l’incontinence urinaire de la femme). Environ 60 % d’entre eux demandent également aux patients (hommes et femmes) de remplir un catalogue mictionnel*** consistant à relever pendant plusieurs jours d’affilée l’heure des mictions, leur volume, leurs caractéristiques ainsi que les éventuelles fuites. L’urologue peut aussi prescrire des examens complémentaires tels que le bilan urodynamique. « Plus il dispose d’éléments, plus vite il pourra distinguer le type d’incontinence dont il s’agit (incontinence d’effort, par impériosité, mixte, par regorgement). Et meilleure sera la prise en charge », confie le Dr Antoine Faix, urologue et sexologue à Montpellier.
Cette dernière est souvent multidisciplinaire : rééducation périnéale, thérapie comportementale, psychothérapie et/ ou une prise en charge sexologique. Les traitements médicamenteux sont également efficaces. Enfin, l’intervention chirurgicale peut être mini-invasive (pose de bandelettes, injections péri-urétrales...) ou, plus lourde : le sphincter artificiel urinaire permet, ainsi, de traiter une incontinence d’effort par insuffisance sphinctérienne. Quant à la neuromodulation des racines sacrées***, elle remédie aux symptômes d’une hyperactivité vésicale, associée ou non à une incontinence, qui résiste aux traitements.
*Rapport sur l’incontinence du Pr François Haab au ministère de la santé, avril 2007.
** International Urology Journal, Janvier 2012, Incontinence during intercourse : myths unravelled.
***Plus de renseignements sur Contilife, les catalogues mictionnels et la neuromodulation des racines sacrées sur le site de l’AFU : www.urofrance.org/
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