CE QUI A décidé le Dr Franck Amoyel à créer l’association, c’est une rencontre. « Un patient est venu me consulter pour un problème d’esthétique dentaire, c’était vraiment un désastre », raconte le chirurgien dentiste. Le jeune homme issu d’une famille défavorisée et dernier de onze enfants avait un projet au théâtre mais qu’il ne pouvait réaliser à cause de son problème dentaire. « Avec un confrère nous lui avons offert quelques nouvelles dents, nous avons fait en sorte qu’il soit remboursé au mieux. Il m’a payé sur 25 échéances mais ne m’a jamais fait défaut », se souvient le praticien. « Ça a été le déclic car j’ai pu voir ce que ça lui apportait. Sur le plan humain c’est passionnant. » Avec d’autres confrères, Franck Amoyel a ainsi créé « Médicalement autre ». Cette association a pour but d’aider des personnes avec très peu de moyens et qui souffrent d’une disgrâce ou d’une malformation qui les handicape dans leur vie sociale ou professionnelle. « Notre objectif est de constituer un réseau très important de cabinets de haut niveau », continue le praticien. Actuellement deux équipes sont en place, l’une à Paris et l’autre à Bordeaux. En raison de la durée des traitements seuls deux ou trois patients peuvent être soignés par an et par équipe. Le chirurgien dentiste va travailler en binôme avec le Dr Armand Paranque, spécialisé dans la chirurgie maxillo-faciale, qui s’est investi dans la création de l’association.
Choisir les patients.
« Lorsque je travaillais à l’hôpital je faisais beaucoup de chirurgie reconstructice. C’est quelque chose que j’ai un peu laissé de côté quand j’ai créé mon cabinet mais ça ne m’a jamais quitté », explique le médecin. « C’est extrêmement gratifiant de reconstruire un visage. C’est pour cette raison que j’ai fait de la chirurgie plastique et maxillo-faciale. »
Les médecins et dentistes s’attendent à traiter des cas d’édentement ou des becs de lièvre. Le Dr Amoyel aimerait intégrer des ophtalmologistes pour régler d’autres problèmes comme des strabismes importants ou des poches sous les yeux. « Parfois cela se conjugue avec des problèmes dentaires », confie-t-il.
Les membres de l’association vont se heurter à deux difficultés principales, le coût des traitements et la sélection des patients. « Nous sommes aidés par la société Ivoclar qui va nous fournir des matériaux dentaires et nous sommes en train de voir d’autres sociétés et certaines mairies pour récolter des fonds », reprend Franck Amoyel. « Pour la sélection des patients les deux critères sont le handicap social et les faibles revenus. Mettre en place un tirage au sort sous contrôle d’huissier est peut-être ce qu’il y a de plus juste, sinon comment choisir un patient plutôt qu’un autre ? » L’association envisage de mettre en place dans un deuxième temps un partenariat avec pôle emploi, qui pourrait orienter vers eux des personnes dans le besoin. Mais le Dr Amoyel insiste sur ce point : « Agrandir le nombre d’équipes est notre priorité. »
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