L’incapacité à anticiper est une constante de l’administration française de la santé. Le cas de la loi sur le médicament qui vient d’être promulguée en est une illustration extrême. Ses conséquences sur le fonctionnement, dans notre société, de la chaîne du médicament et plus largement de la santé publique n’ont pas été évaluées.
Ainsi se retrouve-t-on sans experts en maladies infectieuses, ceux-ci ayant démissionné en masse, et sans experts vierges de tout lien d’intérêts autres que des retraités depuis plus de cinq ans, dont l’expérience du médicament n’a pas dû être améliorée par la pratique de la pétanque…
De même peut-on craindre que le contrôle a priori des publicités par une administration tatillonne et non préparée aille entraîner des mois de retard dans les lancements des nouveaux médicaments. L’exemple des nouveaux anticoagulants (ceux qui ne font plus saigner !) qui vont remplacer les antivitamine K (de 3 500 à 5 000 morts/an en raison de surdosages, selon des chiffres officiels) en est un bon exemple : si les lancements de ces nouveaux anticoagulants doivent attendre quelques mois l’autorisation administrative du matériel de promotion, ce seront autant de morts en plus (de 300 à 500 par mois), soit en un mois presque autant que le Mediator en trente-cinq ans…
Mais l’idéologie est sauve, la loi s’applique dès sa parution, même si l’administration ne peut pas suivre.
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