Propagation d’une souche rare d’entérovirus aux États-Unis

Publié le 03/10/2014
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Crédit photo : PHANIE

Une souche rare d’un entérovirus, EV-D68, provoquant difficultés respiratoires et faiblesses musculaires, se répand à travers les Etats-Unis depuis la mi-août. Les centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont ainsi recensé 514 individus malades, principalement des enfants, dans 43 États américains. Plusieurs cas de faiblesse musculaire, ressemblant à une forme de paralysie ont également été signalés à Denver et Boston.

Quatre décès d’enfants

Les autorités américaines ont annoncé le décès d’une petite fille de 10 ans, précisant que la mort était due à une « infection due à un staphylocoque doré, associée à l’entérovirus EV-D68 ». Le département de la santé de l’État de Rhode Island (Nord-Est) a expliqué dans un communiqué que cette double infection est « une combinaison très rare, qui peut rendre enfants et adultes très malades ». Trois autres enfants sont également décédés. « Le virus était présent dans les prélèvements faits chez des enfants. Mais nous ne savons pas s’il a contribué ou non à leur décès », a souligné le Dr Michael Fine du département de santé américaine.

L’entérovirus EV-D68 appartient à la même famille que la poliomyélite mais ne provoque pas de symptômes similaires. L’infection se manifeste par des symptômes proches de ceux du rhume ou de la grippe : toux, fièvre, douleurs musculaires, respiration sifflante et difficultés respiratoires. Les personnes atteintes d’asthme sont particulièrement exposées. Même si tous les entérovirus ont la capacité d’entraîner des symptômes neurologiques occasionnels, le cas de l’entérovirus EV-D68 est légèrement différent.

Longtemps classé en tant que rhinovirus, il aété ensuite reclassifié en entérovirus du fait de la présence de symptômes neurologiques.

Des foyers au Japon et aux Philippines

Le virus a été isolé en 1962 en Californie et se transmet par contact d’un autre malade ou d’une surface infectée par l’entérovirus. Les premiers foyers ont été découverts à la mi-août à Kansas City et à Chicago. Aujourd’hui, 43 États sont touchés aux États-Unis et au Canada. D’autres foyers de la maladie ont été détectés au Japon et aux Philippines. Il n’existe à ce jour aucun vaccin. Mais les médecins ne s’alarment pas, « la plupart des enfants infectés par cet entérovirus se rétablissent en une semaine et seule une petite proportion doit être hospitalisée », a précisé à l’AFP le Dr Fine. Les infections aux entérovirus sont fréquentes. 100 à 1 000 cas de contamination à tous types d’entérovirus sont totalement asymptomatiques.

Sophie Martos

Source : lequotidiendumedecin.fr