« Nous sommes prêts », a estimé le Premier ministre, Jean Castex, lors de la conférence de presse sur la vaccination contre le Covid-19 ce 3 décembre. Les premières doses de vaccin devraient arriver dans les EHPAD dès le mois de janvier, avant d’être progressivement délivrées, « au fur et à mesure des livraisons », à l’ensemble de la population au printemps.
Cette « nouvelle étape » dans la lutte contre le Covid « ne marquera pas la fin de l’épidémie », a averti le Premier ministre. Le gouvernement fera évoluer la stratégie selon les données scientifiques sur l’efficacité des différents vaccins et selon les approvisionnements. « On va garder le masque, on va garder les gestes barrières et ce, pendant plusieurs mois », a appuyé le ministre de la Santé, Olivier Véran.
« Libre choix », « gratuité » et « sécurité »
Cette grande opération de vaccination répondra à trois « impératifs », a assuré Jean Castex : la sécurité, la transparence et la proximité. Relevant des « réticences, voire parfois les craintes exprimées par certains », le ministre a annoncé la mise en place d’un « suivi renforcé de pharmacovigilance », assuré par l’Agence du médicament (ANSM) et la CNAM.
Côté transparence, la stratégie « sera présentée au Parlement » au cours du mois de décembre et un nouvel organe, le conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, verra le jour, présidé par l’infectiologue Alain Fischer. La proximité - un enjeu de « confiance », a insisté le Premier ministre - sera notamment incarnée par les professionnels de santé, et plus particulièrement les généralistes, qu’il souhaite au « cœur du dispositif ».
La vaccination sera par ailleurs déployée selon 3 principes, a indiqué Olivier Véran : « libre choix », « gratuité » et « sécurité ». Suivant les contours posés par la Haute Autorité de santé dans ses recommandations du 30 novembre, le gouvernement a opté pour une vaccination en trois phases, avec une « logique simple », selon Jean Castex, ciblant « d’abord les plus vulnérables et les plus susceptibles de formes graves ».
Une attention particulière sur le consentement dans les EHPAD
Dès les mois de janvier, les résidents en hébergement collectif et les personnels considérés comme vulnérables seront concernés. « Environ un million de personnes » seront ainsi vaccinées, « ce qui correspond aux quantités de vaccins qui nous seront livrées au cours du premier mois », a souligné le chef du gouvernement. Une attention particulière sera portée au recueil du consentement, en association avec les familles. Suivront les personnes fragiles (âge ou comorbidités), soit 14 millions de personnes. Comme annoncé par Emmanuel Macron, la vaccination sera ouverte à l’ensemble de la population « au printemps ».
Grâce aux commandes européennes et aux six contrats signés avec les industriels les plus avancés dans la course aux vaccins, « la France disposera d'un potentiel de 200 millions de doses », a précisé Agnès Pannier-Runacher, ministre chargée de l’Industrie, évoquant de possibles autorisations de mises sur le marché (AMM) dès décembre.
« Une arme parmi d’autres »
Les « nouvelles » diffusées par les industriels « sont encourageantes », a jugé le Pr Alain Fischer, se disant « surpris par la qualité des résultats », mais invitant à la prudence en l’absence de publications complètes des données et d’indications sur les personnes à risque. « On devrait disposer de tout un arsenal de vaccins », a-t-il poursuivi, permettant différentes adaptations de la stratégie vaccinale. Cette dernière sera donc susceptible d’évoluer.
Le vaccin est « une arme parmi d’autres », a martelé le Premier ministre, rappelant que le triptyque « Tester, Tracer, Isoler » reste d’actualité. La stratégie connaîtra tout de même prochainement des « évolutions importantes », a-t-il conclu, avec notamment des opérations de dépistage massif dans trois grandes agglomérations, l’enrichissement de l’application TousAntiCovid et un accompagnement renforcé pour l’isolement des cas.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque