Comme l’écrit le Dr Violaine Guérin, les violences sexuelles représentent un crime souvent « parfait » et l’expérience la plus destructrice qu’il soit donné de vivre à un être humain, d’autant qu’elle survient majoritairement dans l’enfance et/ou l’adolescence.
L’idéal est bien sûr la prévention mais la passivité complice du monde notamment politique laisse peu d’espoirs à ce sujet. Alors, au moins que les soignants se mobilisent pour un dépistage précoce et des prises en charge efficaces et limitées dans le temps, tel est l’objectif de l’ouvrage : « Comment guérir après des violences sexuelles ? » (2).
Dans la première partie du livre, le Dr Violaine Guérin analyse 100 observations de patients ayant subi des violences sexuelles, dans le cadre d’une consultation d’endocrino-gynécologie de ville. On découvre ainsi la fréquence et la diversité des conséquences chroniques qui ne sont pas seulement psychiques mais aussi physiques, tous les domaines de la médecine étant concernés.
Pourtant, la formation initiale et continue des médecins aborde peu ou pas du tout ces manifestations pathologiques qui touchent une femme sur quatre et un homme sur six. Une carence d’autant plus préoccupante qu’il est important de diagnostiquer tôt et donc de rechercher des données souvent enfouies, dans le but de mettre en place des protocoles thérapeutiques. Le Dr Guérin préfère les programmes relativement courts aux psychothérapies longues car il est bon « d’obtenir une reconnexion précoce, de permettre à la patiente ou au patient de se projeter dans un nouveau projet de vie ». L’enjeu est d’importance, car on peut ainsi espérer guérir après des violences sexuelles
(2) Dr Violaine Guérin, 231 pages, Tanemirt Editions
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