UNE MAJORITÉ de Français (85 %) sous-estiment le nombre de personnes atteintes d’autisme. Dans l’esprit collectif, le nombre d’autistes est de 10 à 100 inférieurs à la réalité (autour de 500 000 cas). « Les Français considèrent presque l’autisme comme une maladie rare et ne se sentent pas concernés », constate le mouvement pour la grande cause nationale 2012, « ensemble pour l’autisme », qui publie une enquête réalisée par l’institut OpinionWay à l’occasion ce lundi de la Journée mondiale de l’autisme. Près d’un Français sur cinq imagine à tort que les personnes autistes présentent une différence physique. Une même proportion continue à penser que les autistes ont une intelligence supérieure à la moyenne. « Si certaines personnes autistes développent parfois des facultés hors normes dans des domaines bien particuliers, elles n’ont pas pour autant un QI supérieur aux autres », rappellent les associations. Si près de 90 % des Français savent qu’une personne autiste est un individu qui ne parvient pas à communiquer avec les autres, 37 % considèrent à tort qu’un individu autiste est une personne atteinte de troubles psychologiques. S’agissant de la prise en charge, 54 % jugent que les thérapies psychanalytiques permettent d’améliorer l’état des personnes autistes. Elles sont 90 % à penser de même pour les techniques éducatives et 32 % pour les traitements médicamenteux. Tandis que 85 % des Français sont d’accord sur le fait que l’état d’un autiste peut s’améliorer, 48 % estiment encore que le milieu fermé est le meilleur environnement pour ces personnes.
La France en bleu.
Afin de battre en brèche les idées reçues, le collectif associatif « ensemble pour l’autisme » a lancé depuis le 26 mars une vaste campagne de sensibilisation auprès du grand public. Déclinée sous forme d’annonces de presse, de spots TV et radios, cette campagne vise améliorer la compréhension l’autisme et faire de ce sujet l’affaire de tous. La campagne est aussi l’occasion d’alerter l’opinion sur la nécessité d’accompagnement des personnes autistes pour les aider à sortir de leur isolement.
Pour la journée mondiale, le mouvement « Ensemble pour l’autisme » organise l’événement « la France en bleu » où de nombreux bâtiments et sites publics s’illuminent symboliquement d’une couleur bleue en signe de solidarité envers les personnes autistes et leurs familles. Initiée pour la première fois en France, cette opération est actuellement relayée dans 48 pays. En cette année 2012 de grande cause nationale pour l’autisme, le collectif associatif rappelle que la situation de l’autisme en France demeure préoccupante. « Le retard français s’observe à différents niveaux » : manque de dépistage précoce (en moyenne à 6 ans alors qu’un diagnostic peut être posé entre 3 et 4 ans), méconnaissance de la pathologie chez les professionnels de santé (un médecin sur trois ne sait pas ce qu’est l’autisme d’après une étude OpinionWay menée en 2010 auprès de 200 praticiens), développement des méthodes d’accompagnement adaptées insuffisant et recours au milieu ordinaire encore marginal, faiblesse des aides financières pour promouvoir des programmes adaptés.
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