Alors que l'épisode de pollution de l'air aux particules fines PM10 s'étend sur l'Ile-de-France, les Hauts-de-France, la Normandie, le Grand-Est, l'Auvergne, la Bourgogne, la direction générale de la santé (DGS) appelle à la vigilance pour les populations les plus fragiles : nourrissons et jeunes enfants, femmes enceintes, personnes âgées, asthmatiques, ou souffrant de pathologies cardiovasculaires ou respiratoires.
Incitation à consulter les médecins traitants
La DGS leur recommande d'éviter les activités physiques et sportives intenses, en plein air comme à l'intérieur, les sorties en début de matinées, en fin de journée, et aux abords des grands axes routiers, et de reporter les activités demandant des efforts. La DGS les invite aussi à consulter leur médecin en cas de gêne respiratoire ou cardiaque inhabituelle, ou pour savoir si le traitement doit être adapté.
La population générale est aussi incitée à prendre conseil auprès des médecins et pharmaciens en cas de gêne inhabituelle, et de réduire les activités physiques en cas de symptômes tels que fatigue, irritation des yeux, de la gorge et du nez, hypersécrétion nasale, toux, essoufflement, sifflements, palpitations.
Une surveillance des effets sur la santé est réalisée en temps réel par Santé publique France, précise la DGS. « À ce stade, l’agence n’a pas détecté d’évolution notable des indicateurs sanitaires globaux en lien avec la pollution de l’air », lit-on.
Circulation alternée
À Paris et dans 22 communes de la petite couronne, le préfet a instauré ces 6 et 7 décembre la circulation alternée. Le pic dure depuis une semaine, le « seuil d'alerte » - une concentration supérieure à 80 microgrammes/m3 de particules fines (d'un diamètre inférieur à 2,5 microns) dans l'air - ayant déjà été effectivement franchi pendant deux jours de suite la semaine dernière en Ile-de-France. C'est la quatrième fois en 20 ans qu'un tel dispositif est déclenché, après les épisodes d'octobre 1997, mars 2014 et mars 2015. Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), en Ile-de-France, le trafic routier est responsable des deux tiers des émissions de dioxyde d'azote et de 55 % des émissions de particules à Paris.
Mais l'efficacité de ce dispositif, qui ne cible pas forcément les véhicules les plus polluants selon un rapport parlementaire (mais aussi la Cour des comptes), est régulièrement questionnée. Un nouveau dispositif, basé sur un système de vignettes, doit remplacer la circulation alternée début 2017 - et sera obligatoire à Paris le 15 janvier.
L'OMS a classé le diesel comme cancérogène certain et les émissions des moteurs essence comme cancérogènes probables. Selon Airparif, 1,6 million de Franciliens, et un Parisien sur deux, sont exposés « à un air qui ne respecte pas la réglementation ».
Selon les dernières estimations de Santé publique France, la pollution serait responsable d'au moins 48 000 décès par an et d'une réduction de l'espérance de vie de 2 ans, pour les personnes âgées de 30 ans.
À noter, de nombreuses dérogations à la circulation alternée existent : notamment pour les véhicules d'intérêt général prioritaire et les secours ou encore les véhicules transportant des personnes à mobilité réduite.
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