PLUSIEURS ASSOCIATIONS de locataires et de riverains, rejointes dans leur mobilisation par des groupements écologistes lyonnais, dynamiques, notamment ceux qui luttent « contre les ondes », comme Robin des Toits, ont entamé une bataille juridique et médiatique. Elles tentent de faire plier le CHU de Lyon, qui a commencé, dans un but strictement financier qu’il met en avant, à louer les toits de ses immeubles aux opérateurs de téléphonie mobile. Se rebellant contre une institution de santé publique qui « dédaigne le principe de précaution », les associations, virulentes, prennent régulièrement à témoin les médias locaux. Elles invoquent une recommandation européenne qui invite à proscrire l’installation de toute antenne à moins de 100 mètres d’un lieu de vie abritant des enfants. Or c’est ici le cas : selon leurs calculs, ce sont un millier d’enfants (écoles, maternelles, crèches), qui vivent à proximité des premiers immeubles concernés.
La polémique est d’autant plus parabolique que la Ville de Lyon compte parmi ses élus plusieurs membres, influents, du parti des Verts. Ils se refusent, obstinément, à communiquer sur ce sujet.
Figurant parmi les trois premiers propriétaires fonciers de la deuxième ville de France, avec la Ville et l’Archevêché, les Hospices civils de Lyon (HCL), possèdent notamment un patrimoine évalué à environ 600 millions de quelque 180 immeubles, pour partie loués, à des prix défiant toute concurrence, à leurs personnels. En 2010, dans un sévère rapport qui n’était pas passé inaperçu, les magistrats financiers de la Cour des comptes avaient sévèrement fustigé le CHU pour l’absence de réelle gestion de ses propriétés. Les temps ont, semble-t-il, changé. À raison d’environ 1 000 euros par mois et par antenne, ce sont quelques dizaines de milliers d’euros qui devraient tomber chaque année dans l’escarcelle du CHU.
À mettre en regard, s’insurgent les associations, avec sa dette, qui avoisine les 800 millions, et son déficit de plus de 45 millions.
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