Alerte rouge : avec la fermeture des hôpitaux psychiatriques judiciaires le 1er avril prochain, quelque 800 patients ne pourront plus être soignés. Une situation inacceptable pour la Société Italienne des psychiatres (SIP) qui réclame un moratoire.
Le projet de loi rédigé sous le gouvernement Berlusconi par les ministères de la Santé et de la Justice, prévoyait en effet que les hôpitaux devaient être remplacés par des centres d’assistance. Selon le dispositif prévu, les régions doivent se répartir une enveloppe de 173 millions d’euros, à charge pour elle de présenter un programme de structures alternatives.
Mais à un mois de la fermeture des hôpitaux psychiatriques judiciaires, les Régions n’ont toujours pas bougé. Une attitude que la Société italienne des psychiatres justifie par le type de mécanisme mis en place pour le déblocage des fonds. « L’enveloppe ne sera pas répartie entre les régions avant le début de l’été prochain. Ce qui veut dire que la procédure des appels d’offre sera mise en place à la fin de l’année, que les travaux d’aménagement démarreront en 2014 et que les structures ne seront pas prêtes avant 2015 », affirme la SIP. Dans l’immédiat, les quelque huit cents patients actuellement hospitalisés dans des hôpitaux judiciaires devraient être placés dans des centres de détention.
Surpopulation carcérale
Une solution inadéquate selon la Société italienne des psychiatres qui dénonce l’absence de structures médicales. Pour preuve, 15 % de la population carcérale, soit dix mille condamnés atteints de problèmes psychiatriques, n’était pas correctement soignée l’an dernier. Reste aussi la question de la surpopulation dans les prisons comme l’a d’ailleurs indiqué l’Union européenne qui vient d’infliger un carton jaune à l’Italie.
« Nous risquons le pire au niveau de la sécurité car en l’absence de soins et de structures adéquates, certains patients pourraient commettre de nouveaux crimes », affirme Emilio Sacchetti, le nouveau président de la SIP. Les psychiatres réclament la mise en place d’un plan d’investissements supplémentaires. « Il faut créer de bonnes conditions dans les nouveaux centres alternatifs mais aussi améliorer la situation dans les prisons. Autrement, nous risquons de replonger dans le contexte des années 1980 lorsque la loi sur la fermeture des hôpitaux psychiatriques avait été adoptée et que les patients avaient été carrément lâchés dans la nature », déclare Emilio Sacchetti.
Pour l’heure, l’appel de la Société italienne des psychiatres est resté lettre morte. À quelques jours des élections législatives des 24 et 25 février prochains, la classe politique qui tente de séduire les 32 % d’indécis, n’a pas vraiment le temps de s’occuper des hôpitaux judiciaires.
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