Président d’UNITAID et secrétaire général adjoint des Nations Unies en charge des financements innovants pour le développement, Philippe Douste-Blazy tire la sonnette d’alarme internationale. Pour la première fois en 30 ans, l’aide au développement accuse une baisse sensible.
LE QUOTIDIEN - Comment appréciez-vous la baisse globale de l’aide au développement pour la santé ?
PHILIPPE DOUSTE-BLAZY - Nous estimons sa diminution à 10 % au niveau mondial. L’aide publique atteindra en 2012 125 milliards de dollars, il va nous manquer 40 milliards de dollars. C’est une catastrophe mondiale qui survient alors que, s’agissant du SIDA, seulement 28 % des enfants contaminés bénéficient à ce jour d’un traitement.
Faut-il s’étonner que la crise économique impacte la solidarité internationale ?
Il faut d’abord s’en inquiéter. Pour des raisons éthiques bien sûr, car on ne saurait accepter qu’un enfant meure toutes les trois secondes dans le monde des suites d’une maladie parfaitement curable. Mais aussi pour des raisons politiques : 1,5 milliard d’hommes vivent aujourd’hui sous le seuil d’extrême pauvreté, avec moins d’un dollar par jour, privés d’accès à l’eau potable, à l’assainissement, à la santé et à l’éducation ; leur souffrance risque d’être récupérée par un Ben Laden, un Hitler ou un Staline, qui se serviront de leur humiliation pour faire du XXIe siècle le théâtre d’une tragédie planétaire. Comme l’a dit le président Lula, c’est une vraie bombe atomique qui risque à tout moment d’exploser.
Que proposez-vous en termes de financement pour renverser la tendance ?
Nous ne pouvons plus rester à l’intérieur de nos vieilles architectures juridiques, il faut réagir avec des idées neuves et des produits innovants, comme nous avons commencé à le faire il y a six ans, en créant une source de revenus indolore et durable à partir de l’un des symboles de la mondialisation que sont les transports aériens ...
Version intégrale de cette interview à lire dans « le Quotidien » du 04/12/2012
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