Pèlerinage à La Mecque : les maladies chroniques sont désormais à l'origine de plus de la moitié des décès

Publié le 01/03/2016
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la Mecque

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Crédit photo : AFP

L'Arabie saoudite accueille entre 2 et 4 millions de musulmans étrangers chaque année venus de près de 180 pays différents pour accomplir le hajj. Le prochain pèlerinage à La Mecque est prévu en septembre 2016. Les conséquences sanitaires de cet événement, le plus grand rassemblement annuel de masse, peuvent être importantes. L'an dernier, une bousculade avait fait des milliers de morts et de blessés.

64 % des admissions

Les maladies infectieuses restent une des principales préoccupations des autorités nationales et internationales (notamment de l'Organisation mondiale de la santé). Toutefois, dans une lettre publiée dans « The lancet », Saber Yezli, directeur de recherche auprès du ministère de la santé d'Arabie saoudite donne l'alerte : les maladies cardio-vasculaires désormais posent problème. Les maladies cardio-vasculaires représentent 64 % des admissions des pèlerins en soins intensifs et sont responsables de 46-66 % des décès parmi les pèlerins.

Lors de la congrès de l'ESC (European Society of Cardiology) à Riyad mi-février, le Dr Mohamed ali Hassan, cardiologue au King Abdullah Medical City (KAMC), hôpital où sont pris en charge la plupart des cas nécessitant des soins intensifs, a décrit le dispositif mis en place par les autorités saoudiennes. Un comité spécial créé pour le hajj se réunit tous les mois, voire davantage lorsque la date du pèlerinage approche, explique le Dr Mohamed ali Hassan. L'intérêt de ces réunions est de trouver des pistes d'amélioration et de collecter toutes les informations pertinentes pour préparer la prochaine manifestation avec efficacité.

Des bilans dans les pays d'origine

L'arrivée des pèlerins demande tout une organisation. Il est nécessaire d'avoir une idée de leur nombre et de savoir d'où ils viennent. La majorité des voyageurs arrivent d'Inde et des pays à proximité. « Connaître les pays d'origine nous permet d'avoir des interprètes disponibles. La barrière de la langue est un problème récurrent », souligne le Dr Mohamed ali Hassan. Du personnel médical supplémentaire est recruté pendant toute la période du hajj. Il s'agit de médecins comme de techniciens. « Le bon côté, c'est que ces extras reviennent presque tous les ans », informe le Dr Hassan.

Dans le « Lancet », Saber Yezli et coll. dressent le bilan. Lors du hajj de 2015, 2 200 dialyses, 27 opérations à cœur ouvert et 688 poses de cathéter cardiaque ont été réalisées. Les autorités saoudiennes demandent que des bilans de santé soient réalisés dans les pays d'origine. Les pèlerins qui souffrent de facteur à risque devront rester chez eux.

Roxane Curtet

Source : lequotidiendumedecin.fr