Arrêté ce jeudi après-midi pour fraude à la sécurité sociale, le spécialiste de la chirurgie thoracique Paolo Macchiarini a été placé aux arrêts domiciliaires.
Les charges contre le pionnier de l’ingénierie tissulaire qui avait dirigé la première transplantation de trachée artificielle recouverte de cellules souches l’an dernier en Suède risquent d’entacher un curriculum vitae auparavant sans bavures. Selon le parquet de Florence, Paolo Macchiarini aurait proposé au moins à six patients inscrits sur la liste d’attente d’organes gérée par l’hôpital de Careggi de les opérer dans le privé à l’étranger. Des interventions qu’il aurait effectuées moyennant un chèque dont le montant variait de 130 000 à 150 000 euros.
Premier faux pas
Le premier faux pas aurait été commis en 2010. « Le magicien de la trachée » comme l’ont rebaptisé les Italiens aurait proposé à l’un de ses malades de l’opérer en Grande-Bretagne. En échange de 130 000 euros. Pour justifier sa proposition, le chirurgien aurait expliqué que « cette intervention ne pouvait être effectuée qu’en Grande Bretagne, l’équipe étant composée d’otorhinolaryngologistes ayant toute sa confiance ». Il aurait ajouté que « cette intervention urgente n’aurait pu en aucun cas être effectuée à court terme dans la structure hospitalière publique de Careggi ».
Une deuxième plainte a été déposée par la femme d’un patient atteint de métastases pulmonaires et cérébrales. Cette fois-ci encore, le chirurgien aurait réclamé un chèque de 150 000 euros après avoir proposé une hospitalisation dans une structure privée de Hanovre, en Allemagne. L’affaire n’avait pas abouti, la famille du patient n’ayant pas réussi à trouver les fonds réclamés par Paolo Macchiarini.
Selon le parquet de Florence, Paolo Macchiarini remettait en cause les structures publiques italiennes qu’il qualifiait « d’inadéquates ». Il affirmait aussi que « l’attente pouvait durer jusqu’à trois mois ». En réalité, estime le procureur, après avoir consulté l’hôpital, le délai varie d’une semaine à quinze jours.
L’avocat du chirurgien a remis en cause l’arrestation de son client. « Les faits remontent à 2010 et l’acte d’accusation évoque seulement une tentative de délit. Ce dispositif aurait pu être évité », a déclaré Rosario Bevacqua. Pour sa part, le chirurgien a tonné : « Lorsque cette affaire sera finie, je quitterai l’Italie et n’y remettrai jamais les pieds ! »
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