Après une chute importante entre 1960 et 2000, le nombre annuel de cas déclarés de tétanos s'est stabilisé en France autour de moins de 10 cas par an, comme le montrent les dernières données publiées par Santé publique France dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Les auteurs estiment que ces cas, probablement sous-évalués, pourraient être évités par une meilleure application du calendrier vaccinal et de la politique des rappels antitétaniques.
Entre 2012 et 2017, 35 cas de tétanos ont été déclarés et hospitalisés, dont 8 sont décédés, soit une létalité de 23 %. Des séquelles (difficultés motrices, rétractations musculaires et complications ostéoarticulaires) ont été signalées chez 12 patients, dont les 3 seuls patients pédiatriques de 3, 4 et 8 ans. À titre de comparaison, en 1960, 20 ans après la mise en place de l'obligation vaccinale pour les nourrissons, on comptait encore 500 cas de tétanos par an.
Les auteurs dénombrent chaque année entre 3 et 10 cas, soit une incidence comprise entre 0,05 et 0,15 cas par million d'habitants. Dans la grande majorité, il s'agissait de personnes âgées, avec un âge médian de 83 ans, et des femmes (63 %). En plus de ces 35 cas, 4 autres patients étaient des ressortissants comoriens signalés à Mayotte. Ils n'ont pas été inclus dans l'analyse du BEH.
La pathologie se présente sous 3 formes. La plus fréquente est la forme généralisée (80 % des cas), mais il existe aussi des formes localisées, restreintes aux régions anatomiques proches de la plaie, et des formes céphaliques.
Une déclaration et une couverture vaccinale perfectibles
Selon les estimations de Santé publique France et malgré la gravité de la maladie, seulement la moitié des cas de tétanos seraient déclarés en France. « Ces données devraient motiver une meilleure déclaration des cas, surtout si une sensibilisation des services de réanimation était mise en œuvre », ajoutent les auteurs.
Le tétanos est donc devenu exceptionnel en France. Non transmissible, sa prévalence ne peut donc pas être réduite par l'immunité de groupe. De plus, un patient exposé à la maladie ne développera aucune immunité suite à l'infection. Seule une vaccination bien conduite confère une protection contre le Clostridium tetani.
Dans l'étude du BEH, le statut vaccinal n'est connu que dans la moitié des cas. Sur les 15 cas pour lesquels l'information était disponible, les auteurs ont constaté une absence de vaccination dans 13 cas et une vaccination incomplète dans les 2 autres. Selon Santé publique France, « la politique des rappels est mal appliquée en France. Les données émanant de l’analyse des certificats de santé du 24e mois et d’enquêtes menées en milieu scolaire montrent que, si la couverture vaccinale est très bonne chez les enfants (97 % à 24 mois, 96 % à 6 ans, 90 % à 10 ans), elle commence à diminuer dès l’adolescence (84 % à 15 ans) avec déjà un moins bon respect du rappel prévu à 11-13 ans. Elle est insuffisante chez les adultes : ainsi, en 2002, lors d’une enquête réalisée en population générale, 88,5 % des adultes interrogés déclaraient avoir été vaccinés dans leur vie, mais seules 62 % des personnes enquêtées étaient à jour de leur vaccination ».
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