Les associations du secteur médico-social ont décidé d’interpeller les candidats aux élections municipales sur des problématiques du secteur, exclusion, isolement des personnes âgées et accessibilité. Elles veulent des engagements pour soutenir les plus démunis.
La période électorale est propice à interpeller les candidats sur des sujets de la vie quotidienne. Et bon nombre d’associations du secteur médico-social à Marseille, ont profité de l’occasion pour poser au cœur des débats, les préoccupations des personnes les plus fragiles.
Parmi elles, l’URIOPSS PACA et Corse qui regroupe en son sein 450 associations de santé et de solidarité a choisi d’interpeller les divers candidats au travers d’une plateforme « Osez le social aujourd’hui pour votre ville ! ». Ce document reprend quatre enjeux, majeurs à ses yeux, de cohésion sociale : l’accessibilité au sens large des personnes les plus fragiles de la société, l’accès aux soins, la lutte contre la précarité et l’isolement et le soutien à la vie associative.
« On a volontairement limité les questions à quatre points principaux, explique Charles Baratier, le président de l’Uriopss-Paca et Corse. Évidemment qu’on attend des réponses pour la suite. Je ne sais pas si les politiques vont "oser le social", mais nous nous sommes rendus compte que notre interpellation a eu un écho et que nos questions figurent dans leurs préoccupations principales. Il y a des choix politiques à faire, pour garantir la cohésion sociale. »
Des vidéos pour faire entendre le message
Concrètement pour faire entendre son message, la fédération associative a réalisé deux vidéos, l’une avec des témoignages des personnes accompagnées ou de salariés du secteur. L’autre avec des questions posées aux candidats sur ces préoccupations majeures. Dans la première, des personnes handicapées ou sans domicile fixe, témoignent des difficultés de leur quotidien, et de la nécessité de cet accompagnement géré par les associations.
« Souvent je suis le seul à venir voir ces personnes âgées, qui ne peuvent plus sortir ou qui sont délaissées par leurs familles », explique Gérard Chalvesche, bénévole aux Petits Frères des Pauvres. « Certains ne mangent pas à leur faim, car leurs maigres retraites leur permettent juste de payer leur loyer… », explique à son tour, Nadège, assistante à domicile de l’association Abeilles à domicile.
Charlotte Monimart, infirmière à l’ADJ Consolat, demande, quant à elle de « penser un peu la question de façon politique pour fournir des conditions de vie dignes et acceptables pour tous. Car quand on doit prendre rendez-vous pour prendre une douche car il n’y en a que 10 à Marseille, c’est insupportable ».
En queue de peloton des villes accessibles
Sur ces questions de l’hébergement d’urgence, les responsables politiques sont d’accord pour créer d’autres unités d’hébergement que celle qui existe et qui est à rénover. « Deux de plus » pour Jean-Marc Coppola, candidat du Front de gauche, « l’une dans l’est et l’autre dans le sud de la ville », une dans tous les secteurs pour Michèle Rubirola, médecin tête de liste dans un secteur sur la liste Pape Diouf.
« La politique de santé doit être transversale, répond-elle quand on évoque l’accès aux soins pour tous, avec une réflexion sur le logement, l’aménagement urbain, l’alimentation de qualité et l’offre de soins. » Tous sont d’accord sur la nécessité de penser la santé « en transversalité avec un élu référent » pour J.M. Coppola. Une proposition qui est reprise par le candidat sortant Jean-Claude Gaudin qui confierait cette délégation santé à l’actuel délégué aux personnes handicapées, le docteur Patrick Padovani. « On placera le handicap au cœur de la santé, assure-t-il, avec la signature d’une charte ville-handicap. »
Marseille se classe en queue de peloton des villes accessibles. Sur ce sujet, Patrick Menucci, le candidat socialiste propose « un plan de rattrapage. Nous considérons avec Marie Arlette Carlotti (actuelle Ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion) que nous pouvons rattraper 50 % du retard. »
Tous ces candidats se sont engagés également à prendre en compte la question de l’isolement des personnes âgées ou de l’exclusion. Les responsables de l’URIOPSS PACA et des associations concernées par toutes ces problématiques, seront attentifs aux mesures prises effectivement et aux arbitrages faits pour tenir leurs promesses de campagne.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque