LE PERSONNEL soignant du centre hospitalier de la Miséricorde, à Ajaccio, est en grève depuis mardi. Des soins ont dû être déprogrammés. La CGT et la CFDT, à l’origine du mouvement, réclament le renforcement des effectifs au lit du malade.
Serrures plâtrées dans la nuit rendant inaccessible le bâtiment administratif, directeur menacé de rétention par les grévistes : les moyens d’action sont directs. Les discours tout autant : « On ne lâchera rien, prévient cette syndicaliste, chef de file des grévistes. Le ministère de la Santé nous renvoie les deux administrateurs qui ont récemment assuré l’administration provisoire de l’hôpital. On les prévient : ils peuvent rester où ils sont. Sauf s’ils veulent bronzer, ou servir d’otages. »
Au cur du bras de fer, le plan de retour à l’équilibre financier de l’établissement, qui prévoit de réduire les effectifs soignants. D’y mettre bon ordre, rectifieront ceux pour qui l’administration de l’hôpital aurait copieusement recruté par le passé. L’hôpital public d’Ajaccio, le premier de France à avoir été placé sous administration provisoire, reste lourdement déficitaire. Le plan de rigueur prend des allures de régime sec. « Les congés de maternité, les congés maladie et les départs à la retraite ne sont pas systématiquement remplacés, témoigne ce praticien. Certains soignants sont dans l’impossibilité de poser leurs congés et de récupérer les heures dues. Les gens sont usés. »
Le conflit couvait depuis des semaines. Avec les congés d’été qui se profilent, et le regain d’activité qui, sur l’île de beauté, va de pair, la tension monte d’un cran. Invoquant le risque pour la continuité et la sécurité des soins, les syndicats réclament l’ouverture de négociations avec les tutelles. Dans un courrier en date du 25 mai, le directeur de l’agence régionale de santé corse, Dominique Blais, ne parvient pas à calmer le jeu. Il propose une enveloppe de 95 452 euros pour financer des remplacements durant la période estivale. Un montant largement insuffisant aux yeux des syndicats.
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