De plus en plus de femmes en situation de handicap souhaitent devenir mères, mais c’est un sujet encore difficile à aborder. Le Groupe Pasteur mutualité et la Mutuelle nationale des hospitaliers et des professionnels de la santé et du social, ont co-réalisé un documentaire intitulé Handicap et maternité. Il vise à sensibiliser les futurs parents, leurs proches, mais aussi les professionnels de santé et le grand public. Le documentaire présente notamment l’Institut mutualiste Montsouris, le seul en France à pratiquer des consultations spécialisées. Il prend en charge toutes les femmes, qu’elles soient sourdes, non-voyantes ou handicapées moteur.
Ce centre a pu voir le jour grâce à l’action d’une sage-femme, Béatrice Idiard-Chamois, elle-même en situation de handicap. « La loi du 11 février 2005 oblige les professionnels de santé à se former sur tous les handicaps. Mais ce n’est pas fait, ni dans les universités, ni dans les écoles », regrette la sage-femme. « Ce n’est pas quand on est débordé par le travail, mais vraiment au cours des études que cet apprentissage doit se faire », renchérit Édith Thoueille, directrice du service d’aide à la parentalité des personnes handicapées de l’Institut de puériculture de Paris. « Un centre de ressources comme le nôtre est important, il peut donner de la motivation aux élèves, c’est par eux que les choses vont bouger. »
Les difficultés de prise en charge.
Le documentaire présente plusieurs couples, pendant et après la grossesse. Ils racontent leurs difficultés pour trouver un lieu adapté et un praticien apte à les prendre en charge. Ils souhaitent être considérés plus comme des parents et moins comme des patients. Ces couples font aussi part du scepticisme ou de l’opposition de leurs proches après l’annonce de leur projet de devenir parents.
À l’Institut mutualiste Montsouris chaque consultation prend du temps, et la tarification à l’activité n’est pas forcément adaptée aux consultations spécialisées. « Elles ne peuvent pas s’enchaîner, je vois cinq ou six patients maximum dans une journée », précise Béatrice Idiard-Chamois. « La T2A n’est pas du tout adaptée, on peut regretter que l’acte intellectuel ne soit pas pris en compte », souligne Bruno Gaudeau, président du Groupe Pasteur mutualité.
Le documentaire est un moyen de mettre en lumière ces femmes qui souhaitent avoir un enfant, mais également de montrer la nécessité de créer d’autres structures d’accueil. « L’expérience du centre Montsouris est reproductible, si la volonté est présente et que l’on développe les compétences. Il me semble possible de créer un centre par région », affirme Gérard Vuidepot, président de la mutuelle nationale des hospitaliers et des professionnels de la santé et du social. « Nous allons prendre une part active pour faire connaître ces actions et les développer auprès des ARS. »
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