L’AVENIR DES LILAS devrait, selon les avis, s’éclaircir ou s’assombrir demain. Le Pr René Frydman, père médical du premier bébé éprouvette français, doit remettre son rapport sur le projet de relocalisation des services de cette maternité francilienne emblématique, aux locaux vétustes, au sein du centre hospitalier intercommunal (CHI) de Montreuil, ville voisine. L’ARS d’Ile-de-France porte le projet. Mandaté par le directeur Claude Evin, le Pr Frydman doit « étudier sur le plan médical la faisabilité du projet de relocalisation, ses avantages et ses inconvénients », a-t-il confié au « Quotidien ».
Le sujet reste explosif. La CGT appelle au rassemblement le même jour, devant l’ARS. Les gestionnaires de la maternité se réunissent le lendemain. Le 21 septembre dernier, entre 1 200 et 3 000 personnels et usagers avaient foulé le pavé. Sur la Toile, « Lilas ou t’es ? », parodie d’un titre du chanteur belge Stromae, a été visionnée plus de 90 000 fois et la pétition a recueilli 28 000 signatures. Pour leur maternité, les sages-femmes n’ont pas hésité à poser nues dans un calendrier.
Bras de fer
L’entrée dans l’arène du Pr Frydman n’est que le dernier épisode d’un bras de fer entamé dès 2011.
L’établissement bénéficie d’une notoriété certaine. Ce n’est pas un hasard si Marisol Touraine et Najat Vallaud Belkacem, ministres de la Santé et du droit des Femmes, y ont célébré l’anniversaire de la loi Veil, le 17 janvier. Alors candidat, François Hollande s’était fendu d’une visite le 8 mars 2012, à l’occasion de la Journée du droit des femmes.
Mais depuis juin, le conflit s’est radicalisé. En cause : un trou de deux millions d’euros dans les comptes des Lilas. Un déficit « structurel » qui « ne permet plus à la maternité d’envisager de recourir à l’emprunt sans une aide des pouvoirs publics couvrant 100 % de l’investissement », soit 24 millions d’euros, écrit Claude Evin le 3 juin, dans une lettre aux gestionnaires et administrateurs. L’ARS peut financer « sept ou huit millions », dit-on, pas plus.
En réponse, le collectif campe sous les fenêtres du ministère. Pour apaiser les esprits, Marisol Touraine décrète un moratoire de trois mois. L’alternative Montreuil, ébauchée dans l’été, est rejetée. La maternité tient bon. Elle bénéficie du soutien de la ville (qui a investi quatre millions d’euros depuis 2007) et de la force de frappe des syndicats. CGT et CGC voudraient financer la reconstruction par les fonds de l’Ircantec (retraite complémentaire) ou de la banque publique d’investissement (BPI). Une solution rejetée par l’ARS. Dans une lettre à la CGT datée du 1er octobre, Claude Evin est formel : « La priorité doit être donnée à la poursuite de l’affinement de cette solution, à savoir une implantation dans des locaux du centre hospitalier de Montreuil ».
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