Depuis 2017, l'ancienne formule du médicament contre l'hypothyroïdie Lévothyrox, prénommée Euthyrox, n'est disponible qu'à titre temporaire. Un temporaire qui dure, puisqu'elle sera encore disponible au moins jusqu'à la fin 2022, a annoncé ce 19 juin le laboratoire Merck.
« En raison de la crise sanitaire et des difficultés que pourraient rencontrer certains patients pour changer de traitement en cette période, la spécialité Euthyrox restera disponible en France jusqu'à la fin de l'année 2022 », indique Merck dans un communiqué.
Une demande des associations de patients
L'Euthyrox est un médicament initialement destiné au marché russe et correspondant strictement à l'ancienne formule du Lévothyrox. Merck avait déjà l'an dernier prolongé sa disponibilité jusqu'à fin 2021, au lieu d'arrêter sa distribution en septembre 2020.
Plusieurs associations avaient réclamé cette prolongation, estimant que ni la nouvelle formule du Lévothyrox commercialisée par le laboratoire Merck depuis 2017 ni aucun des autres médicaments comparables récemment mis sur le marché ne convenaient à certains patients.
Merck explique que l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) lui a demandé une nouvelle prolongation en avril, afin de « prendre en compte les préoccupations rapportées par des associations, certains patients n’ayant pas été en mesure de se préparer à la transition vers des alternatives thérapeutiques à l'ancienne formule de Lévothyrox dans le contexte de l'épidémie mondiale de Covid-19 ».
La nouvelle formule du Lévothyrox, modifiant certains de ses excipients, a été incriminée par des patients souffrant de maux de tête, insomnies, vertiges, etc. Le quatrième et dernier volet de l'enquête de pharmacovigilance de l'ANSM avait, lui, statué, sur une diminution considérable (de 90 % ) des notifications de cas graves signalés avec la nouvelle formule, entre avril 2018 et août 2019. Mais l'affaire a connu un nouveau rebondissement en mai dernier, lorsqu'un rapport d'expertise a conclu à une insuffisante évaluation du changement de formule en 2017. Ce rapport s'inscrit dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 2 mars 2018 pour blessures involontaires et mise en danger d’autrui, élargie un an plus tard au chef d’homicide involontaire.
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