Le maire de la ville de New York, Michael Bloomberg, veut s’attaquer à la lutte contre le surpoids et l’obésité qui touchent près d’un habitant sur six de la « Grande pomme ». Le Conseil de la santé de la mairie a adopté hier, à l’unanimité, l’interdiction de vente de sodas de très grande taille (plus de 47 centilitres, soit plus d’une « pinte ») dans certains lieux publics comme les restaurants, les points de vente ambulants, les stades ou les salles de cinéma.
En 2003, Michael Bloomberg avait déjà été à l’initiative de l’interdiction de fumer dans les bars et restaurants aux États-Unis. La mesure, qui doit entrer en vigueur dans 6 mois, pourrait toutefois bien être contestée en justice par les industriels du soda. Ces derniers ont activement fait campagne dans les médias locaux contre cette mesure qui représente selon eux une entrave à la liberté de consommer.
Crédit photo : Bondidwhat (licence CC BY-NC-ND)
Moins cher que l’eau
L’interdiction ne s’appliquera cependant pas aux supermarchés et aux épiceries où les New-Yorkais pourront continuer à acheter ces sodas au format XXL souvent moins chers que l’eau minérale. Ne sont également pas concernés les sodas où les édulcorants remplacent le sucre, les boissons alcoolisées ou à base de jus de fruit, ainsi que les préparations comme les milk-shakes.
Par cette mesure symbolique, le maire de New York espère lancer une dynamique dans d’autres villes américaines. « C’est un grand pas que fait la municipalité pour réduire l’obésité. En imposant des limites pour les tailles des boissons sucrées, New York permet de mettre la question de l’obésité au premier plan au niveau national », déclare Michael Bloomberg.
5 000 décès annuels
D’après les services sanitaires de la ville, 5 000 New-Yorkais décèdent chaque année en raison de problèmes de santé liés à l’obésité. Dans une étude publiée fin 2011, la municipalité a démontré que boire 60 centilitres de soda par jour revenait à ingurgiter 22 kilogrammes de sucre sur une année.
Réagissant à cette annonce, le Pr Jean-Pierre Després, directeur scientifique de la Chaire internationale sur le risque cardiométabolique (l’ICCR, affiliée à l’université Laval de Québec) en salue la portée.
« La position du Maire Bloomberg montre bien à quel point ce marqueur d’une mauvaise qualité nutritionnelle (les sodas) suscite une réflexion sur les mesures à mettre en place afin de limiter cette surconsommation ». À l’instar des États-Unis, l’évolution en France de la prévalence du surpoids et de l’obésité suit celle de la consommation de boissons sucrées, souligne-t-il.
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