• Médecins libéraux :
Dr Michel Chassang, président de la CSMF : « Les clivages sont ténus entre les deux »
« Les résultats du premier tour sont plus équilibrés que prévu. Tout est possible pour le deuxième tour d’autant qu’il est difficile de distinguer les programmes des deux finalistes, tant les clivages sont ténus entre eux. L’un est un peu plus pour la défense du secteur public de la santé, et l’autre s’affiche davantage en faveur des libéraux, mais, en définitive, il a fait le contraire. »
Dr Claude Leicher (MG France) : « Des décisions très lourdes devront être prises »
« Aujourd’hui, les choses sérieuses commencent et les vrais enjeux se dessinent. Vu l’ampleur des déficits, la santé est un des domaines stratégiques que le prochain président aura à gérer, et des décisions très lourdes devront être prises. Nous allons rencontrer les deux finalistes. Notre critère primordial sera la préservation de l’accès aux soins de premier recours. Tout ce qui va dans ce sens est positif. »
Dr Philippe Cuq, co-président du BLOC : « Les candidats sont restés très prudents »
« Aujourd’hui, c’est une autre campagne qui commence. Il faut que les candidats se positionnent sur des choix précis. Ils sont restés jusqu’à présent très prudents. Nous allons les solliciter à nouveau sur le secteur II, les compléments d’honoraires, la convergence tarifaire. Les mesures de François Hollande sur l’hôpital public, l’encadrement strict du secteur II ou les maisons pluridisciplinaires sont insuffisantes. Celles de Nicolas Sarkozy doivent être clarifiées. Comment fait-on concrètement pour compléter les tarifs bloqués ? »
Dr Christian Jeambrun (SML) : « Dans un mouchoir de poche »
« Les deux finalistes sont dans un mouchoir de poche, les instituts de sondage se sont plantés. Je reste un peu sur ma faim : les principaux candidats, y compris Nicolas Sarkozy, ont répondu précisément au questionnaire sur la médecine libérale que nous leur avions envoyé sauf François Hollande. Nous allons le recontacter pour avoir ses réponses sur l’encadrement des dépassements et la sanctuarisation de la convention. »
Dr Jean-Paul Hamon (FMF) : « Hollande, c’est la grande inconnue »
« La santé est pour le moment la grande absente du débat. J’espère que les deux finalistes vont aborder ce thème entre les deux tours. Nous allons leur demander s’ils veulent laisser la CNAM continuer à taper sur les seuls médecins libéraux. Il serait bien qu’elle s’occupe aussi de l’hôpital et de l’industrie pharmaceutique. Pour le reste, si Sarkozy a un bilan que chacun peut apprécier, Hollande, c’est la grande inconnue. Ce n’est pas très rassurant. »
• Médecins hospitaliers :
Dr Rachel Bocher, présidente de l’INPH : « Rétablir la sérénité à l’hôpital »
« L’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers veut le candidat qui remettra en route un service public de qualité. Les deux candidats ont décidé de faire autrement. J’ai retenu de François Hollande la fin de l’hôpital-entreprise. Pourquoi ne pas le croire ? Nous ne relancerons pas les candidats dans l’entre-deux-tours, mais dès jeudi, nous nous réunissons en conseil d’administration pour écrire nos propositions qui seront sur la table du président élu le 6 mai. Nous souhaitons rétablir la sérénité à l’hôpital, déboussolé après la loi HPST, sortir de la pression des plans comptables, mettre en musique nos relations avec les agences régionales de santé, en un mot, réenchanter l’hôpital ! »
Dr Nicole Smolski, présidente d’Avenir Hospitalier : « La santé n’est pas suffisamment au cœur des débats »
« Je suis sans voix, catastrophée par les 20 % de Marine Le Pen. En regardant le ministre de la Santé Xavier Bertrand s’exprimer à la télévision, j’ai eu du mal à garder mon calme, au vu de l’absence complète de dialogue social du dernier quinquennat. Ces dernières années, l’hôpital et tous les services publics ont été étouffés peu à peu. La santé n’est pas suffisamment au cœur des débats. La preuve en est le manque de réaction des candidats à nos sollicitations : contactés il y a trois semaines, seuls Nicolas Dupont-Aignan et François Hollande nous ont répondu. »
Pr Roland Rymer, président du Syndicat national des médecins, chirurgiens, spécialistes et biologistes des hôpitaux publics - SNAM-HP : « Le président sortant est dans une position bien difficile »
« Ce résultat est loin d’être un scoop. Par contre, le score extrêmement élevé de Marine Le Pen (FN) et celui, a contrario, extrêmement bas de Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) constituent la vraie surprise. An second tour, tout est bien sûr possible, même s’il me semble que le président sortant est dans une position bien difficile. Les enjeux vont bien au-delà de la santé et leurs programmes respectifs, finalement assez proches, ne révolutionnent pas grand chose. L’un comme l’autre ont au final des propositions assez peu ambitieuses pour l’hôpital. »
Dr Norbert Skurnik, président de la Coordination médicale hospitalière (CMH) : « L’après HPST nous préoccupe »
« Sans vouloir faire de commentaires de nature politique, nous pensons que le vote dit contestataire de ce premier tour ne concerne pas le monde médical. Dès demain, nous allons écrire à Nicolas Sarkozy et François Hollande afin de connaître plus en détail leurs propositions pour résoudre la crise de l’hôpital public et enrayer la fuite des médecins hospitaliers. La crise économique de l’hôpital et l’après-gouvernance « Hôpital, patients, santé et territoires » (HPST) sont aussi deux sujets qui nous préoccupent et sur lesquels nous souhaitons voir les deux candidats se positionner. Nous attendons avec impatience le second tour. »
• Jeunes :
Charline Boissy, présidente de l’ISNAR-IMG : « Nous avons été entendus des deux candidats »
« Durant le premier tour, nous avons été globalement écoutés les interlocuteurs que nous avons rencontrés. Peu importe le candidat qui gagnera en mai. Nous souhaitons pouvoir travailler en bonne entente avec nos ministères de tutelle – Enseignement supérieur et Santé – afin de continuer à faire progresser les conditions d’études et de travail des internes et l’organisation des soins, notamment de la médecine générale. »
François Petitpierre, président de l’ISNIH : « Arrêter avec l’augmentation du numerus clausus ! »
« Les propositions santé des deux candidats ne tiennent pas compte des gens qui travaillent sur le terrain, notamment pour le numerus clausus. Ils prônent son augmentation alors que dans les facultés on déborde d’étudiants de la première à la dixième année. Pour la politique de santé plus générale, globalement, s’il n’y a pas une revalorisation certaine d’un bon nombre de spécialités, cela va conduire à une médecine à deux vitesses. Qu’il s’agisse du PS ou de l’UMP, cela ne change pas vraiment car les politiques de santé dans les deux cas divergent peu. »
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