NE VOUS Y TROMPEZ PAS : personne ne perd vraiment son sang-froid. Tous les candidats, en revanche, tentent de diaboliser l’adversaire et jouent le rôle de la victime, notamment dans le cas de M. Sarkozy et dans celui de Mme Le Pen. Jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au 16 mars, date de dépôt des candidatures, elle s’est présentée comme l’outsider qui dit une vérité tellement cruelle pour les autres qu’ils auraient organisé un complot contre elle. Qu’elle ne s’étonne pas toutefois si, ayant associé la majorité et la gauche dans le sigle UMPS, repris, de façon surprenante, par le très vertueux François Bayrou, elle n’obtienne d’eux aucune sollicitude. Ils lui ont dit, en gros, de se débrouiller. Nous avons tous imaginé le scénario qui suivrait la mise à l’écart technique de la candidature de Mme Le Pen. Elle hurlerait au scandale et ses partisans pourraient manifester. Il est toutefois improbable qu’ils mettraient le pays à feu et à sang. Mais M. Sarkozy risque d’être privé du report d’une partie de leurs suffrages au second tour. Il aurait donc intérêt à peser sur les élus pour qu’ils consentent enfin à accorder leur parrainage à Marine Le Pen.
PERSONNE NE PERD SON SANG-FROID, C’EST SEULEMENT UNE TACTIQUE
Laquelle n’en est pas mois responsable de ses propres difficultés. Elle a abordé la question des parrainages avec laxisme. Elle aurait dû commencer sa campagne plus tôt. Comprendre aussi que, su un cinquième de l’électorat lui est favorable, il n’en va pas de même des élus locaux pour qui elle sent le soufre. À l’entendre jeudi dernier sur France 2, Mme Le Pen était le héraut docile de la démocratie, des libertés, de l’équité alors qu’elle est bel et bien restée la fille de son père et qu’elle a présenté un programme économique et financier qui a plombé sa progression dans les sondages. Son projet, c’est l’aventure. Sa participation à un bal néo-nazi à Vienne à la fin de l’an dernier témoigne de ce qu’elle continue à baigner dans un univers malsain. Le témoignage d’une journaliste inflitrée dans le FN montre que l’antisémitisme et le racisme meublent le langage privé, sinon public, des adhérents au Front national. Si elle obtient enfin les parrainages, comme c’est plus que probable, elle ne sera pas élu président. Si elle ne les obtient pas, on ne versera pas une larme sur son échec.
Des précédents.
Nicolas Sarkozy, de son côté, ne doit pas se plaindre quand il est chahuté pour la seule raison que le candidat ne peut pas avoir le même service d’ordre que le président. D’autres présidents sortants ont été bousculés ou insultés, Chirac et Giscard notamment. La foule est imprévisible. Dans le cas de M. Sarkozy, comment nier que sa gouvernance a entraîné d’immenses frustrations populaires ? Comment nier que, au nom de la liberté d’entreprendre, il a donné l’impression que les riches ou les puissants importaient plus à ses yeux que les modestes ou les pauvres ? Et comment ne pas comprendre que, s’il est vrai que le pays a reçu deux terribles coups de boutoir entre 2008 et 2011, le chef de l’État est, en toute circonstance, tenu pour responsable de ce qui ne va pas ? Il est possible que des militants socialistes (mais aussi des militants de l’indépendantisme basque) aient manqué de respect au président candidat. Il est difficile de croire que la direction du PS se soit livrée à une telle provocation, même s’il est préférable que M. Hollande et sa troupe retiennent les ardeurs de la base.
Enfin, on ne niera pas que le candidat socialiste ait revêtu, à l’occasion de cette campagne la cuirasse et le casque du templier. M. Hollande s’est fait dur comme le roc et provocateur. Il a voulu, de cette manière, empêcher M. Sarkozy de prendre la tête de la campagne. Il a réussi à faire parler de lui. Qu’il ait, dans le même temps, rendu son projet moins lisible ou plus à gauche, c’est son affaire. L’électeur jugera. Qu’il annonce le licenciement des hauts fonctionnaires nommés par le pouvoir en place, c’est ce que font tous les présidents à peine élus. Il n’avait même pas besoin de le dire, sinon pour ranimer la flamme de son électorat. Que des règlements de comptes se produisent au lendemain d’un changement de majorité, c’est de tous les temps. La campagne, certes, est violente, mais ce n’est pas faire injure à M. Sarkozy que de lui rappeler qu’il a été davantage un diviseur qu’un rassembleur.
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