« EST-IL normal que le maire de Buis-les-Baronnies, dans la Drôme, doive faire appel à Bill Gates et Albert de Monaco pour maintenir son hôpital ? ». Jean-Paul Nunzi, maire de Moissac et vice-président de l’APVF, a posé cette question provocatrice, sans juger utile d’y répondre. Pour Jean-Paul Nunzi, les petits hôpitaux restent dénigrés par rapport aux CHG et aux CHU. Et trop souvent assimilés à l’insécurité sanitaire. « La mise en place des CHT (communautés hospitalières de territoire) a servi de paravent à des fusions plus ou moins déguisées », déplore le maire de Moissac, qui dénonce l’opacité de certaines restructurations menées sans grande concertation.
Plusieurs élus ont présenté leur expérience de terrain. En Ariège, ils font pression sur les médecins libéraux pour qu’ils adressent leurs patients dans un des cinq établissements du département. L’hôpital de Chinon (Indre-et-Loire) a sauvé sa maternité en s’alliant avec la clinique, après avoir été son concurrent historique. En revanche, on n’accouche plus à l’hôpital de La Mure (Isère) : six mille personnes dans la rue n’ont pas empêché la fermeture de la maternité publique. Quand l’activité chirurgicale a à son tour vacillé, le maire de La Mure a changé de tactique. « On a fermé le bloc de nous-mêmes. La meilleure défense, c’est l’attaque », déclare Fabrice Marchiol. L’hôpital s’est doté d’un nouveau projet médicosocial, la fréquentation de ses urgences augmente. « La survie des petits hôpitaux passe par les coopérations plutôt que par le ronchonnement », conclut Fabrice Marchiol.
Un discours qui a fait bondir le maire de Gisors, dans l’Eure, résistant dans l’âme. Le combat mené à Gisors a permis de sauver la maternité et la chirurgie, grâce à la création d’un groupement de coopération sanitaire atypique, regroupant l’hôpital et des médecins libéraux. Le nombre d’accouchements a été multiplié par deux. L’activité chirurgicale progresse. Fort de ce succès, le maire de Gisors se méfie de la loi Bachelot et des ARS. « Il ne faut pas perdre de vue que l’objectif [de la loi, NDLR] est de réduire la dépense publique », dit-il.
Le maire de Guéret, dans la Creuse, s’est félicité de la réouverture de la radiothérapie dans sa ville. « Les banderoles ont été utiles », estime-t-il, satisfait que les autorités aient été sensibles à « la dimension humaine » du dossier. Ce service de radiothérapie est le seul du département. Sa fermeture aurait contraint les patients à de longs trajets. « La tarification à l’activité ne marche pas partout, estime le maire de Guéret. Notre maternité fait 630 accouchements, or l’équilibre se fait à 900. À l’hôpital de Guéret, on ne remplace plus les congés de maternité. Il faut résister pour obtenir des finances plus justes ».
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