DANS LES PAYS industrialisés, l’impact des maladies cardiovasculaires (MCV) sur la mortalité féminine est largement sous estimée à la fois par les médecins et par les femmes alors qu’elles tuent sept fois plus que le cancer du sein. Aujourd’hui une femme sur trois meurt de maladies CV : l’infarctus du myocarde reste la première cause de décès, responsable de 18 % des décès féminins, suivi par l’accident vasculaire cérébral (14 % des décès féminins) puis des autres pathologies vasculaires (10 %). Ces maladies cardiovasculaires surviennent en moyenne 7 à 8 ans plus tard chez la femme que chez l’homme.
L’augmentation des MCV chez les femmes est due au fait qu’elles ont adopté les mêmes modes de vie et comportements à risque que les hommes. De plus, chez elles, le risque cardiovasculaire est étroitement lié aux phases hormonales, a précisé le Pr Claire Mounier-Vehier, chef du service de Médecine vasculaire et hypertension artérielle au CHRU de Lille et 1re vice-Présidente de la Fédération Française de Cardiologie.
Les femmes jeunes également.
Les MCV ne sont plus réservées aux seules femmes ménopausées (1-2). Les femmes jeunes ne sont pas épargnées : le tabagisme, la contraception orale et notamment leur association à partir de 35 ans, le stress, la sédentarité et bien sûr la progression de l’obésité, du diabète sont des facteurs qui les rendent vulnérables aux MCV en dépit de l’effet protecteur des œstrogènes naturels.
Or le dépistage des MCV reste insuffisant chez la femme, quel que soit son âge, et leur prise en charge est tardive en raison d’une symptomatologie atypique (absence de douleur thoracique classique, malaise avec troubles digestifs, fatigue, tachycardie, difficultés respiratoires ...) qui rend leur diagnostic complexe.
S’appuyant sur l’exemple concret de la filière multidisciplinaire de soins dédié aux femmes mise en place à Lille, le Pr Claire Mounier-Vehier a souligné l’intérêt d’une coordination entre cardiologue, gynécologue, médecin généraliste et pharmacien pour optimiser la prévention, le dépistage et la prise en charge des MCV chez les femmes.
L’objectif du débat « Les femmes ces grandes oubliées » qui a réuni professionnels de santé, représentants régionaux de santé et patients, invités pour témoigner et débattre, avait pour objectif de faire émerger des solutions pour améliorer la prise en charge des femmes. Les recommandations du débat feront l’objet d’un Livre blanc qui sera remis officiellement aux pouvoirs publics en 2013.
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