ON NE SE RÉJOUIRA PAS, quel que soit le camp auquel on appartient, d’une campagne qui, pour mieux éviter l’écueil de la dette et des déficits, a fait du candidat de l’UMP un épouvantail. Eva Joly, qui, dans les enquêtes d’opinion, a amélioré son score, à 2,5 %, a cru bon d’emmener les journalistes dans une tournée des lieux où Nicolas Sarkozy aurait commis ses diverses turpitudes, de l’île de la Jatte où, naguère, il aurait acheté un appartement pour un prix d’ami, à Neuilly-sur-Seine où il aurait touché des enveloppes offertes par Liliane Bettencourt. Mme Joly vient de démontrer que l’inquisition lui sert de programme. Marie-George Buffet a traité M. Sarkozy de « voyou », il y a quelques jours, et elle « assume ». Heureusement, François Hollande, le grand favori de la course, n’utilise pas de telles méthodes. La démocratie n’est pas sortie grandie de la confrontation, la démagogie, dans tous les camps, y ayant exercé ses ravages.
Et ce qui n’arrange rien, c’est l’impatience de tous ceux qui estiment, non sans de bonnes raisons, que l’année 2012 est celle de l’alternance. Ils se partagent les portefeuilles avant même d’avoir vaincu. M. Hollande, c’est plus important, a déclaré tout net qu’il se contenterait d’appliquer son programme. Il a fermé la porte à un élargissement au centre par la cooptation de François Bayrou. Lequel ne semble pas être tenté par une adhésion à M. Sarkozy qui, pour l’emporter, serait prêt pourtant à le nommer Premier ministre. On félicitera M. Bayrou de son imperturbable et incorruptible constance. Mais, s’il ne rejoint pas la droite, sa carrière politique est terminée.
Le parcours de Hollande.
M. Hollande a accompli un éblouissant marathon. Quand il s’est déclaré, il ne savait pas que Dominique Strauss-Kahn gâcherait lui-même son destin. Il a réussi à capter les régiments antisarkozystes qui avaient déjà élu DSK dans leur cœur et ont reporté sur le nom de Hollande leurs intentions de vote. Le candidat socialiste, candidat de substitution au départ, a su se créer une notoriété. Il a l’immense qualité de ne pas vouloir autre chose que ce qu’il est, un petit père sérieux qui rassure les Français déboussolés par les méthodes zigzagantes et tonitruantes de M. Sarkozy. Saura-t-il se hisser au-dessus de lui-même, trancher dans le vif des crises, renoncer à sa si chère synthèse ? On l’espère pour le pays s’il finit par gagner. On a aussi le droit au doute, à la vigilance, à une autre exigence que les pansements (coûteux) qu’il nous propose.
Nous ne le répéterons jamais assez. Pour se réindustrialiser, le pays doit se réformer. Sans réforme, pas d’espoir. Sans réforme, notre modèle social disparaîtra. M. Mélenchon et les communistes, Marine Le Pen et les trotskistes nous décrivent un avenir qui, par les bienfaits même qu’ils dispenseraient au peuple, le conduiraient à la faillite. Des journalistes ou des politologues nous annoncent la fin du libéralisme. Nous en ferons le deuil sans trop souffrir. Mais le libéralisme n’est pas le seul dogme que la crise a emporté ; elle a d’abord démystifié les recettes de la social-démocratie. Et, avant de sombrer dans l’agonie, le libéralisme a tué sous nos yeux l’option marxiste-léniniste, celle qui a fait tant de mal à l’Europe. Que le peuple applaudisse le talent et la culture de M. Mélenchon, admirateur de Chavez et de Castro, est navrant. Car il nous promet, au-delà de mesures gratifiantes, la ruine durable de la France.
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