Les clefs du bonheur

Heureux Bouthan. Avec ses 700 000 habitants dans un territoire pas plus grand que la Suisse, enclavé entre les deux puissants émergents que sont l’Inde au sud et la Chine au nord - chacun comptant plus d’un milliard d’habitants - ce petit royaume himalayen est à l’origine d’une vague de fond qui tend à remettre en cause le diktat du produit national brut (PNB) comme indicateur du bien-être des populations. En 1972 ce pays dont l’emblème de la fertilité n’est rien moins qu’un phallus - souvent peint sur les murs des maisons - a adopté l’indice du bonheur national brut (BNP) afin de concilier, en un juste équilibre, les besoins du corps et ceux de l’esprit.

L’idée, reprise par les experts, a fait l’objet de plusieurs conférences internationales. Le 28 juin dernier, l’Organisation des Nations-Unis a décidé de faire du 20 mars, la « Journée internationale du bonheur ». « La recherche du bonheur est un des objectifs fondamentaux de l’être humain », affirme la résolution de l’ONU faisant écho, deux siècles plus tard, au projet déjà inscrit dans la Déclaration française des droits de l’homme et du citoyen de 1793 : « Le but de la société est le bonheur commun ».

Indices et mesures

Bien-être, qualité de vie, bonheur. La santé figure désormais en bonne place parmi les critères du développement humain et d’évaluation des politiques publiques. Depuis la charte d’Ottawa (1986), les initiatives se multiplient pour donner à chacun les moyens de parvenir à « un état de complet bien être physique, mental et social ».

Les indicateurs tentent de mesurer les progrès en la matière : Indice du développement humain (IDH) développé par le prix Nobel d’économie Amartya Sen pour notamment prendre en compte l’espérance de vie à la naissance ou plus récemment les critères du « mieux vivre » mis au point par l’OCDE.

En France, deux ans après le rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi, l’INSEE a, pour la première fois, cherché à évaluer le niveau de satisfaction des Français concernant leur vie. La majorité d’entre eux (60 %) se sont attribués une note entre 7 et 9 sur une échelle allant de 0 à 10. Parmi les critères d’une vie satisfaisante, la santé arrivait en deuxième position après le niveau de vie.

Si les Français sont plutôt satisfaits de leur vie qu’en est-il des médecins ? De 30 à 60 % d’entre eux seraient menacés par le burn-out. Des solutions pour se préserver de l’épuisement existent. Les Prs Jean-Jacques Lefèvre et Patrick Berche ou encore le Dr Antoine Moulonguet proposent leurs solutions à déguster sans modération en cette période estivale.